Le coup de gueule du général commandant les forces terrestres russes

D’ici à 2020, les forces armées russes disposeront de 70% d’équipements modernes, sous réserves, toutefois, que le plan lancé par Moscou prévoyant l’investissement de plus de 700 milliards de dollars soit mené à terme, ce qui n’est pas gagné d’avance pour certains analystes, estimant que l’industrie russe de la défense n’est pas à la hauteur des enjeux.

Cela étant, cet effort porte essentiellement sur l’amélioration des capacités de défense sol-air, les avions de combat, les missiles stratégiques et la marine. Les forces terrestres sont souvent oubliées dans la liste des armements que Moscou compte acquérir.

Pourtant, devant le Conseil de la Fédération (Parlement), le général Alexandre Postnikov, le chef d’état-major de l’armée de Terre russe, a estimé que les matériels dont sont dotés ses hommes ont une « qualité inférieure » par rapport aux standards de l’Otan et même à ceux de la Chine. Cela vaut, selon lui, pour les systèmes d’artillerie, les chars et les armes légères fabriqués en Russie.

Pour illustrer son propos, le général Postnikov a pris l’exemple du char T-90, qui passe pour être une version plus récente du T-72 dont la conception remonte aux années 1960. Le projet d’un nouveau blindé, le T-95 est encore dans les cartons mais les informations disponibles à son sujet se font rares.

Qui plus est, les chars lourds russes actuels ne disposent pas de système d’information et de commandement (SIC). Et ce sera le cas du T-90, dont le prix a été jugé trop élevé par le général Postnikov, avec 4 millions de dollars par unité.

« Il serait plus facile pour nous d’acheter trois Leopard (char lourd allemand) avec cet argent » a-t-il avancé devant les parlementaires. Quelques jours plus tard, le 21 mars, le président russe, Dmitri Medvedev, a lancé une mise en garde aux industriels de la défense de son pays en leur demandant de ne pas augmenter leurs tarifs après avoir soumis des offres les moins onéreuses possibles. »Les prix pour les nouveaux armements devront être transparents et compréhensibles » a-t-il déclaré.

Pour autant, les critiques portant sur la qualité et la modernité de ses produits n’empêchent pas l’industrie russe de l’armement de remporter des contrats conséquents à l’exportation. Pour mémoire, Moscou espère vendre pour 9,5 milliards de dollars d’armes en 2011.

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