Nouveau soutien pour l’Hôtel de la Marine

« Pour que la France demeure un grand pays, elle doit encore réduire ses dépenses publiques, ses déficits, stopper l’accroissement de l’endettement, abaisser les impôts et de manière générale, libérer les initiatives dans la société, libérer le dynamisme ». Ces mots, prononcés par Edouard Balladur lors d’un entretien accordé en avril 1997 au Figaro pourraient l’être encore de nos jours.

Mais pour l’ancien Premier ministre de la seconde cohabitation (1993-1995), la réduction des dépenses de l’Etat ne passe pas nécessairement par le projet d’accorder un bail emphytéotique à un opérateur privé pour développer des activités dans les locaux de l’Hôtel de la Marine, un monument de prestige actuellement occupé par l’état-major de la Marine, qui s’apprête à le quitter en 2014 pour rejoindre le « Pentagone à la française », situé sur le site de Balard, dans le XVème arrondissement de Paris.

Après l’opposition remarquée de l’ancien président Valéry Giscard d’Estaing, qui a signé la pétition présentée par l’association des Amis de l’Hôtel de la Marine, c’est donc au tour d’Edouard Balladur de marquer son désaccord avec le projet de laisser ce bâtiment du XVIIIème siècle au secteur privé.

« C’est une mauvaise idée » a-t-il déclaré, là-encore, au Figaro. « Il s’agit de l’un des monuments les plus prestigieux de notre pays, témoin irremplaçable de notre art et de de notre culture, où se sont déroulés de grands évènements historiques » a-t-il expliqué. « Il doit être préservé; pour cela l’Etat dout conserver la responsabilité directe de sa gestion, sans la rétrocéder à quiconque » a encore ajouté l’ancien Premier ministre.

Et Edouard Balladur, soutenu par l’actuel chef de l’Etat lors de l’élection présidentielle de 1995, d’enfoncer le clou : « On peut s’interroger sur le bien-fondé d’une politique qui consiste, depuis quelques années, à vendre des monuments de notre patrimoine, souvent à des étrangers, sans toujours un grand discernement et ni des précautions suffisantes pour leur sauvegarde. C’est une action à courte vue, dont l’efficacité financière est d’ailleurs douteuse si l’on fait, sur le long terme, un compte complet des recettes et des dépenses entraînées pour l’État par de telles opérations. »

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