L’Otan maintiendra la pression sur les insurgés afghans cet hiver

Lors du sommet de l’Alliance atlantique à Lisbonne, en novembre dernier, il a été décidé que l’année 2014 devrait être celle où les forces de sécurité afghanes assumeront la responsabilité de la sécurité sur l’ensemble de l’Afghanistan en 2014, avec le soutien de forces de l’Otan réduites.

Pour le général David Petraeus, le commandant de la Force internationale d’assistance à la sécurité (COMISAF), cet objectif « est une perspective raisonnable ». Invité à s’exprimer par la chaîne de télévision ABC, l’officier américain s’est voulu prudent. « Nous faisons tout ce que nous pouvons pour augmenter les chances en vue de cette perspective » a-t-il déclaré. « Mais encore une fois, je ne pense pas qu’il y ait quoi que ce soit de certaion dans ce genre de tentative et je ne serais pas honnête (…) si je ne disais pas cela » a-t-il ajouté.

« Ici, ce n’est pas le genre de guerre où vous voyez la colline que vous devez prendre, om vous la prenez, plantez un drapeau et revenez à la maison pour une parade » a encore expliqué le COMISAF. Selon lui, c’est « bien plus compliqué ».

« Lors de chaque opération, nous tuons ou capturons (des insurgés), mais d’autres s’enfuient. C’est la raison pour laquelle il faut continuer à les poursuivre » a également déclaré le général Petraeus. Et le fait est, il n’est pas question de laisser le moindre répit aux rebelles au cours de l’hiver prochain. C’est du moins ce qu’a fait comprendre le général allemand Josef Blotz, le porte-parole militaire de l’Otan en Afghanistan.

Généralement, à cette période de l’année, les accrochages se font moins nombreux, notamment en raison des conditions météorologiques (neige et froid), qui rendent plus difficiles les déplacements et la logistique des insurgés, et de la végétation, moins dense, qui ne permet plus de se dissimuler.

« Les taliban vont être mis sous pression pendant tout l’hiver ces trois prochains mois » a-t-il déclaré au cours d’une conférence de presse, organisée à Kaboul, le 6 décembre. « Nous allons faire pression partout » mais notamment « à Kandahar, dans le Helmand et dans l’est », c’est à dire dans les bastions des insurgés situés près de la frontière pakistanaise. « Nous les traquons partout où nous pouvons les trouver » a-t-il assuré.

Quant au risque de voir revenir les taliban dans les régions où ils en ont été chassés par l’Otan, le général Boltz a assuré que la coalition a « désormais les ressources suffisantes en termes de forces armées pour sécuriser des régions, mais aussi pour consolider » les progrès obtenus sur le terrain.

Cette déclaration coïncide avec le début d’une offensive menée à l’ouest de Kandahar par des troupes américaines, canadiennes et afghanes. Cette opération, appelée Baawar (Assurance) vise à reprendre le secteur situé entre Zangabad et Mishan, où la coalition n’a jamais vraiment réussi à s’imposer durablement.

Par ailleurs, et c’est sans doute ce qui justifie la prudence du général Petraeus, le porte-parole de l’ISAF a reconnu que le nombre des violences a augmenté par rapport à 2009 mais, a-t-il estimé, cela s’explique par le fait que les forces de la coalition ont pris l’initiative sur les insurgés en allant les débusquer dans leurs bastions. Et de relativiser l’impact des assauts menés par l’insurrection, lesquels seraient pour une grande part inefficaces.

Enfin, le général Boltz a justifié les raids noctures des forces spéciales de l’Otan, qui ont fait l’objet d’une polémique avec le président afghan, Hamid Karzaï, qui les avaient publiquement dénoncés le mois dernier. « Dans 80% des cas, il n’y a aucun coup de feu tiré. Ces opérations sont non seulement très précises mais aussi très efficaces pour éviter les victimes civiles » étant donné que leurs objectifs est de s’en prendre à des « individus plutôt qu’à des groupes ».

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