Centrafrique : La ville de Birao est aux mains des rebelles

En novembre 2006, l’armée française était intervenue pour aider les forces centrafricaines à reprendre la ville de Birao qui, située à 800 km au nord-est de Bangui, avait été occupée par le mouvement rebelle de l’UFDR.

Quelques mois plus tard, en mars 2007 et au cours de la première opération aéroportée en Afrique depuis celle de Kolwezi, les parachutistes français avaient été accrochés, toujours à Birao, par des rebelles du même mouvement, ce qui avait conduit à l’intervention d’un Mirage F1 basé à N’Djamena, au Tchad.

Manifestement, plus de trois ans plus tard, la situation dans le nord-est de la Centrafrique n’a guère évolué puisque, une nouvelle fois, Birao a été attaquée le 23 novembre par des rebelles appartenant à la « Convention des patriotes pour la justice et la paix » (CPJP).

Plus tôt cette année, en juillet, elle avait déjà été le théâtre d’affrontements sanglants entre les militaires et les militants du CPJP alliés avec du Mouvement des libérateurs centrafricains pour la justice et la paix (MLCJ).

Les forces armées centrafricaines (FACA) ont préféré se replier afin d’éviter des pertes au sein de la population civile, laissant ainsi le champ libre aux rebelles. Les militaires se trouveraient à une dizaine de kilomètres de la ville, dans l’attente de renforts et de consignes avant de riposter.

Le bilan de cette attaque rebelle de Birao n’est pas le même selon les différentes parties. Les FACA assurent avoir perdu 4 soldats et comptent « quelques blessés. « Certains de nos hommes ont été faits prisonniers et nous n’avons pas assez de précisions à ce sujet » a toutefois reconnu le responsable de l’armée centrafricaine, contacté par l’AFP.

Du côté du CPJP, on avance des pertes plus lourdes pour les FACA. Un porte-parole du mouvement a indiqué qu’une « dizaine » de membres de la garde présidentielle centrafricaine avaient été tués et que 11 autres militaires, dont le commandant de la garnison de Birao, avaient été faits prisonniers.

De son côté, le gouvernement centrafricain a indiqué que les combattants du CPJP avaient été soutenus dans leur assaut par « des rebelles tchadiens chassés du Darfour », ce qui a été démenti par les intéressés.

Depuis 2008, la Centrafrique est engagée dans un processus de pacification, accepté par la plupart des mouvements rebelles. Le CPJP n’a pas signé cet accord de paix, d’où son activisme actuel.

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