Les groupes pétroliers menacés par des pirates au large du Cameroun

En matière de piraterie maritime, il est souvent question de l’océan Indien. En revanche, l’on parle beaucoup moins du golfe de Guinée, où cette activité est en plein essor. L’actualité récente a mis en avant un groupe actif au Nigéria, le Mend, qui a enlevé plusieurs ressortissants français ces dernières semaines.

La différence avec la Somalie est que le golfe de Guinée est riche en pétrole. D’où la présence de compagnies pétrolières dans ce secteur. Seulement, le Cameroun a estimé en avril dernier que l’activité des pirates a fait baisser la production de brut de 13%.

L’attaque contre une plate-forme pétrolière au large de la région de Bakassi, située au sud-ouest du Cameroun, illustre l’audace et la violence dont les pirates du secteur sont capables.

Ainsi, dans la nuit du 16 au 17 novembre, une assaut contre la plate-forme Moudi, appartenant au groupe franco-britannique Perenco, qui a repris les activités de Total dans la région, a fait 6 tués, dont trois agents de sécurité, un pirate et deux militaires camerounais du Bataillon d’intervention rapide (BIR. Cette attaque a été revendiqué par l’Africa Marine Commando (AMC), un groupe qui s’est déjà signalé à plusieurs reprises cette année par le rapt de ressortissants étrangers.

En fait, selon une source issues des services de sécurité camerounais contactée par l’AFP, l’AMC exercerait un chantage sur les groupes pétroliers. Si ces derniers ne lui versent pas un « impôt de sécurité », alors les pirates s’en prendraient à leurs installations et à leurs personnels.

Comme les compagnies pétrolières ont refusé de payer quoi que ce soit, les pirates de l’AMC a « promis des attaques sur 60 jours pour (leur) montrer que ce sont eux les maîtres de la mer ». Toujours d’après la même source, chaque mois, « tous ceux qui partent en mer, y compris les pêcheurs, versent de l’argent aux pirates » pour ne pas être attaqués.

Si les actes de piraterie recensés dans le golfe de Guinée ne sont pas aussi nombreux que ceux constatés dans l’océan Indien, il n’empêche que les Etats-Unis suivent de près la situation étant donné que cette région du monde leur fournira, dès 2015, près d’un quart de leurs importations de pétrole. D’où l’effort américain pour former les marines des pays concernés. Quant à la France, elle y assure, depuis les années 1990, une présence navale militaire avec l’opération Corymbe et dispose de forces terrestres prépositionnées au Gabon.

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