Mme Royal veut tester l’encadrement militaire en Poitou-Charentes

A une certaine époque, les « mauvais garçons », c’est à dire ceux qui avaient eu affaire avec la justice, étaient incorporés dans les Bataillons d’Afrique (les Bat’ D’Af’) au moment de remplir leurs obligations militaires.

Aujourd’hui, la conscription est suspendue et l’armée française est devenue professionnelle. Seulement, Ségolène Royal a fait savoir, ce 31août sur les ondes de France Inter, qu’elle comptait demander au ministre de la Défense, Hervé Morin, l’autorisation d’expérimenter l’encadrement militaire des délinquants en Poitou-Charentes, la région qu’elle dirige depuis 2004.

L’ancienne candidate à la présidence de la République associe à cette requête Maxime Bono, le député-maire de La Rochelle, ville qui va d’ailleurs perdre le 519e Régiment du Train en 2011.

« Je crois que les bonnes réponses à la sécurité sont les réponses qui fonctionnent, qui sont audacieuses et redonnent aux jeunes l’opportunité de se mettre debout et de reprendre le droit chemin » a ainsi déclaré Ségolène Royal, qui avait déjà fait cette proposition au moment de sa campagne pour l’Elysée en 2007.

Selon elle, l’encadrement militaire des jeunes délinquants « constitue des réponses efficaces, fermes et claires à la question de la sécurité ». « Aujourd’hui, il y a 55.000 peines prononcées par les tribunaux contre les délinquants qui ne sont pas appliquées » a encore fait valoir Mme Royal, par ailleurs issue d’une famille de militaires. « Il faut donc trouver une alternative à la prison » a-t-elle poursuivi.

Ainsi, l’encadrement militaire serait une alternative mieux adaptée « entre la prison qui transforme les jeunes en délinquants plus durs que lorsqu’ils y sont entrés, et entre les centres de sécurité renforcés qui n’ont pas été construits » étant donné que « le placement (des délinquants) dans des régiments » permettrait « le réapprentissage des droits et des devoirs ». « On va leur redonner de l’utilité sociale, on va leur apprendre un métier, tout ça de façon encadrée » a encore expliqué Mme Royal.

Le Poitou-Charentes a été peu affectée par la reforme de la carte militaire, décidée en juillet 2008. Entre autres, la région accueille, le Régiment d’Infanterie et de Chars de Marine (RICM) à Poitiers, le 1er Régiment d’Infanterie de Marine (RIMa) et le 515e Régiment du Train à Angoulême, les bases aériennes de Rochefort, de Saintes et de Cognac ainsi que l’Ecole nationale des sous-officiers d’active (ENSOA) de l’armée de Terre à Saint-Maixent.

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