Les bases américaines en Irak seraient menacées par un groupe chiite soutenu par Téhéran

Les accusations portées contre Téhéran de visées sur la politique intérieure irakienne ne sont pas nouvelles. Régulièrement, le Pentagone en a fait état au moment de la diffusion de rapport concernant la situation en Irak.

« L’Iran continue de représenter une menace importante pour la stabilité, l’indépendance politique et l’intégrité territoriale de l’Irak à long terme » pouvait-on lire dans l’un d’entre eux, publié en décembre 2008.

Parmi les actions portées au crédit du régime iranien pour influencer l’Irak, il y a le soutien actif apporté aux groupes militants chiites irakiens, ce qui passe par la formation, le financement et la fourniture d’armements. D’ailleurs, et aux dires de l’armée américaine, des armes de facture iranienne ont été trouvées à plusieurs reprises en Irak.

Mais, le 13 juillet, le général Ray Odierno, qui commande contingent américain en Irak, a fait état d’une menace très précise venant du mouvement Kataëb Hezbollah. En effet, ce groupe, qui n’a rien à voir avec son homonyme libanais, si ce n’est son appartenance au chiisme, aurait l’intention de s’en prendre aux installations militaires américaines.

« Nous avons des renseignements selon lesquels des éléments affiliés à l’Iran veulent attaquer des bases américaines, et nous les prenons très au sérieux » a-t-il ainsi affirmé lors d’une conférence de presse donnée à Camp Victory, près de Bagdad, en faisant référence au Kataëb Hezbollah.

« La menace d’une attaque iranienne a augmenté ces deux dernière semaines (…) ce qui nous a amenés à renforcer la sécurité autour de certaines de nos bases » a-t-il ajouté. « Il s’agit d’une nouvelle tentative de l’Iran pour influencer l’action des Etats-Unis en Irak » a-t-il encore estimé. Sans doute faudrait-il y voir l’effet de rumeurs qui courent depuis le début du mois concernant l’imminence d’une attaque israélienne contre les installations nucléaires iraniennes…

Pour en revenir à la menace contre les bases américaines, le général Odierno a expliqué que « les gens qui se préparent à commettre cette attaque ont reçu un entraînement spécial en Iran venus en Irak et nous savons que des experts ont été envoyées d’Iran en Irak pour les aider, et ce, au cours, plus ou moins, du moins écoulé ».

Cette annonce vient au moment où le niveau des effectifs américains en Irak doit être ramené à 50.000 hommes d’ici à la fin du mois d’août. Près de 24.000 soldats doivent encore quitter le pays avant la date limite fixée par un accord mutuel entre Bagdad et Washington passé à la fin de l’année 2008.

Pour autant, le général Odierno a indiqué que les menaces dont il a fait état ne remettent pas en cause la poursuite du retrait de l’armée américaine. « Les forces de sécurité irakiennes sont capables de maintenir un niveau de stabilité suffisant pour permettre à l’Irak d’avancer politiquement et économiquement » a-t-il affirmé.

Cependant, la stabilité politique est encore à trouver étant donné qu’aucun gouvernement n’a pu être formé après les élections législatives de mars dernier et le niveau de la violence, si il a considérablement diminué au cours de ces derniers mois, reste important, avec 284 victimes d’actes terroristes en juin dernier.

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