La France bannit définitivement les armes à sous-munitions

En mai 2008, la France annonçait le retrait opérationnel de ses roquettes M26, qui, fabriquée par Lockheed Martin, sont tirées par un lance-roquettes multiples (LRM ou MLRS dans la terminologie américaine).

La M26 contient 644 sous-munitions M77 censées exploser à l’impact. Sachant qu’un LRM peut tirer une salve de 12 roquettes, ce sont donc 7728 engins qui sont dispersés sur un secteur que l’on souhaite « saturer ». Il y a deux ans, la M26 constituait 90% des armes à sous-munitions (ASM) des armées françaises, le reste étant partagé entre le missile antipiste Apache et l’obus d’artillerie de 155 mm à grenade OGR.

Le souci de ces armes est qu’une partie de leurs sous-munitions n’explosent pas au moment de l’impact. Ce qui a pour conséquence de « polluer » la zone visée, avec de possibles victimes post-conflit. Près de 125 personnes par an en moyenne, dont 50%d’enfants, sont touchées par des sous-munitions n’ayant pas explosé au moment de leur lancement.

Le 3 décembre 2008, la France signait la Convention d’Oslo visant à interdire les ASM. Et ce n’est que le 6 juillet que le Parlement français a définitivement adopté, à l’unanimité, le projet de loi permettant l’entrée en vigueur de ce texte le 1er août prochain.

Concrètement, la loi française interdit désormais le développement, la fabrication, l’acquisition, la conservation et le commerce des ASM et prévoit la destrction des stocks d’ici à 2018. Une exception a toutefois été faite : un certain nombre d’entre elles seront gardées afin de former les démineurs et d’améliorer les techniques de déminage.

Seulement, plusieurs pays ne comptent pas en faire autant. Du moins pour le moment. C’est notamment le cas des Etats-Unis, de la Russie, d’Israël, de la Chine, de l’Inde ou encore du Pakistan. A eux seuls, ces pays disposent de 90% des stocks mondiaux d’ASM. Pour autant, le secrétaire à la Défense, Hubert Falco, a indiqué que la France les encouragerait à les abandonner.

« Dans l’hypothèse d’une participation de militaires français à une opération conjointe aux côtés d’un Etat non partie, notre pays fera une déclaration politique au plus haut niveau incitant cet Etat à ratifier au plus viter la convention d’Oslo » a-t-il déclaré.

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