Le chef de la junte guinéenne victime d’une tentative d’assassinat

On n’est jamais mieux trahi que par les siens.. Ou par ses proches, seront-on tenté de dire dans le cas du capitaine Moussa Dadis Camara. Porté à la tête de la Guinée par un groupe de militaires après le décès du président Lansana Conté, l’officier a été victime, le 3 décembre, d’une tentative d’assassinat commise par son aide de camp, le lieutenant Aboubacar Toumba Diakité, alors que les deux hommes se trouvaient au camp de Koundara, l’ancien siège de la garde présidentielle à Conakry.

Selon différents témoins, le chef de la junte guinéenne aurait été blessé à la tête, ce qui a été démenti officiellement par le porte-parole du gouvernement, Idrissa Cherif. « Appremment, il s’en est sorti » a par ailleurs commenté une source militaire burkinabé.

Toujours est-il que le mystère demeure sur le réel état de santé du capitaine Camara. Ce dernier a été « évacué au Maroc », d’après les déclarations du commandant Kélétigui Faro, qui fait partie du gouvernement. Sans doute pour y recevoir des soins.

Suite à cette tentative de meurtre, une centaine de militaires ont pris position, ce 4 décembre, dans la capitale guinéenne, qui avait été le théâtre d’une manifestation violemment réprimée par les « bérets rouges » de la garde présidentielle, le 28 septembre dernier. Les exactions commises ce jour-là avaient valu à la junte au pouvoir la réprobation de la communauté nationale.

Par ailleurs, les Etats-Unis se sont dits « profondément préoccupés », le mois dernier, par des informations indiquant que des mercenaires sud-africains et israéliens avaient été recrutés par la junte afin de former des miliciens appartenant à la même éthnie du capitaine Camara, au camp militaire de Forecariah, à 100 km au sud de Conakry.

« Nous considérons ces activités comme un affront direct aux aspirations démocratiques du peuple guinéen et comme étant contraires aux efforts de la communauté internationale pour parvenir à une résolution pacifique de la crise actuelle, ainsi que comme une action calculée par la junte pour se maintenir au pouvoir en s’appuyant sur les forces armées et la division éthnique » avait alors affirmé un diplomate américain.

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