La Suisse pourra continuer à exporter des armes

En novembre, la société Pilatus a vendu 25 avions d’entraînement PC-21 aux forces aériennes des Emirats arabes unis, pour un montant de 500 millions de francs suisses. Au total, la Confédération hélvétique a exporté pour 508 millions de matériels militaires au cours des neuf premiers mois de 2009, soit 8 millions de plus par rapport à l’année précédente. Et la tendance est à la hausse car le volume de ces ventes était de 464,50 millions en 2007 et de 722 millions en 2008.

L’un des principaux clients de l’industrie de l’armement suisse est le Pakistan. L’an passé, le montant des commandes passées par Islamabad a atteint les 110 millions de francs suisses pour 24 canons de défense anti-aérienne et 11 appareils de conduite de tir. En 2005, Berne avait l’intention de revendre ses blindés de transport de troupe M113 aux Pakistanais mais l’opération n’avait finalement pas eu lieu. Officiellement, les exportations de matériels militaires suisse sont interdites vers les pays en guerre, ce qui explique les relations commerciales quelque peu intermittentes entre ces deux pays en ce domaine.

Depuis mars 2009, la Suisse n’aurait rien vendu au Pakistan, « eu égard au contexte politique insatisfaisant et à la situation des droits de l’homme », mis à part des obus pour les canons de DCA, assimilés à des… pièces de rechange. Cette affaire a fait partie du débat portant sur une initiative du mouvement antimilitariste « Groupe pour une Suisse sans armée » (GSsA), visant à interdire purement et simplement les exportations d’armes par le biais d’une consultation populaire (votation).*

Ce n’est pas la première fois qu’une telle procédure est lancée. Une consultation avait déjà été organisée en 1972. Une seconde avait été massivement rejetée par les électeurs en 1997. Comme celle de 2009, soutenue par le PS et les Verts. En effet, 68% des Suisses ont refusé la proposition faite par le GSsA. Même si les ventes d’armements à l’étranger représentent seulement 0,33% des exportations totales de la Suisse, il n’en reste pas moins que le secteur de la défense – soit 550 entreprises – emploie près de 10.000 personnes dans le pays et cette seule considération a semble-t-il  pesé plus que tout autre argument en cette période de crise économiques, sans compter le risque de dépendance en matière d’équipements militaires.

Toutefois, le ministre de l’Economie, Doris Leuthard, a indiqué avoir pris en considération le message défendu par le GSsA en promettant que les autorités hélevétiques seraient dorénavant strictes quant à l’examen de demandes d’exportations d’armes. Par ailleurs, Mme Leuthard a réaffirmé que la Suisse ne vendra pas de matériels militaires à des pays violant les droits de l’homme ou prenant part à un conflit, sauf si c’est dans le cadre d’un mandat international.

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