L’armée pakistanaise passe à l’offensive dans le Sud-Waziristan

Après une série d’attentats suicides qui ont  notamment ensanglanté Peshawar et des attaques qui ont visé le quartier général de l’armée à Rawalpindi, le 10 octobre, et trois commissariats de police cinq jour plus tard à Lahore (39 tués), les autorités pakistanaises ont décidé de lancer les opérations contre la zone tribale du Sud-Waziristan, un bastion des taliban et des militants d’al-Qaïda, le 17 octobre.

Quelques signes avant-coureurs semblaient indiquer l’imminence de cette offensive, planifiée depuis longtemps. En effet, la semaine passée, l’aviation pakistanaise avait mené plusieurs raids sur des positions tenues par les insurgés islamistes.

Ainsi, ce sont près de 28.000 militaires qui ont été mobilisés pour affronter entre 10 à 12.000 taliban, renforcés par un milliers de combattants ouzbeks et des militants d’al-Qaïda, qui ont trouvé refuge dans cette région frontalière avec l’Afghanistan.

Trois fronts ont été ouverts simultanément par l’armée pakistanaise, qui se heurte à une forte résistance dans la zone de Sharwangi. En revanche, les militaires ont pu prendre le contrôle du village de Spinkai Raghzai et établir un checkpoint près de Kotkai. Après deux jours de combats, l’armée pakistanaise a fait état d’un soixantaine d’insurgés tués mais elle n’a pas communiqué sur ses pertes.

Jusqu’à présent, toutes les tentatives pour reprendre le contrôle du Sud-Waziristan ont échoué. Une des principales difficultés est la géographie du secteur, propice au combat guérilla que les taliban et leurs alliés maîtrisent. Et c’est sans compter sur le fait que le Tehreek-e-Taliban (TTP) a eu le temps de préparer le terrain depuis le temps qu’il est le maître de la région, en posant, par exemple, des mines ou encore, on construisant des abris pourvant constituer des noeuds de résistance.

Un des risques est donc de voir les militaires pakistanais s’enliser dans cette offensive, ce qui leur enlèverait une partie du crédit qu’ils avaient su gagner lors de l’affaire de la vallée de Swat. Aussi, les opérations au Sud-Waziristan devraient durer entre 6 et 8 semaines, c’est à dire avant l’arrivée des premières neiges, ce qui compliquerait grandement la tâche des troupes impliquées dans l’offensive.

Enfin, les taliban pakistanais ont fait savoir qu’ils disposent de cellules dormantes prêtes à passer à l’action sur l’ensemble du territoire. Mais le plus inquiétant encore reste l’attitude des islamistes du Pendjab, qui ont revendiqué récemment les attaques de Rawalpindi et de Lahore. Jusqu’à présent, ces derniers s’en prenaient aux intérêts indiens. Si jamais ils orientent leurs actions au Pakistan, c’est donc tout le pays qui risque de s’embraser.

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