Iran : Attentat contre les pasdaran

« C’est un des attentats les plus meutriers contre les pasdarans » a commenté la télévision d’Etat. Au total, sept de leurs dirigeants font partie des victimes. « Dans cette action terroriste, le général Nour-Ali Shoustari, l’adjoint du commandant de l’armée de Terre des gardiens de la révolution, le général Mohammad-Zadeh, commandant des gardiens de la révolution pour le Sistan-Balouchistan, le commandant des gardiens pour la ville d’Iranshahr et commandant de l’unité Amir-al Momenin ont été tués » a précisé l’agence iranienne Fars.

En réaction, le président Ahmadinejad a demandé « une action rapide contre les responsables de ce crime terroriste ». Quant aux pasdaran, ils ont désigné « l’opression mondiale », c’est à dire les Américains ainsi que les Britanniques et plus généralement, les Occidentaux, « d’avoir provoqué les éléments à sa solde ». « Nous considérons que les dernières actions terroristes résultent de l’action des Etats-Unis et montrent l’animosité à l’égard de notre pays » a accusé Ali Larijani, le chef du Parlement iranien.

En réalité, l’attentat a été revendiqué par le groupe sunnite Joundallah (les soldats de Dieu). Fondée en 2002, cette organisation dirigée par Abdolmalek Righi est passé à l’action en 2005, avec le rapt de neuf soldats iraniens et l’attaque d’un poste de police à Sarevan. Ce n’est pas la première fois que ce réseau s’en prend aux gardiens de la révolution. En février 2007, il avait commis un attentat à la voiture piégée contre un bus des pasdarans (13 tués). En fin, la dernière action d’envergure connue, avant celle de dimanche, est une attaque contre un mosquée chiite de Zahedan, le chef-lieu du Sistan-Balouchistan, en mai dernier. Mais pour les dirigeants iraniens, ce groupe terroriste serait instrumentalisé par le Pakistan et les Etats-Unis afin de destabiliser leur régime.

« Aujourd’hui, une nouvelle preuve nous a été soumise par un service de renseignement du pays démontrant que le groupe abominable d’Abdolmalek Righi est en lien direct avec les services de renseignement américain, britannique et malheureusement pakistanais » a déclaré le commandant des gardiens de la révolution, le général Mohammad Ali Jafari.

Le chef des forces terrestres des pasdaran, Mohammad Pakpour, a quant à lui affimé que « le Joundallah est entraîné et équipé par les services de renseignements américains et britanniques ». Ce qu’a démenti Washington.

Toujours est-il que Téhéran a accentué la pression sur Islamabad après l’attaque de Pishin. Le chargé d’affaires pakistanais a ainsi reçu une protestation officielle de la part du pouvoir iranien, qui accuse le Pakistan de servir de base arrière aux militants du Joundallah, qui seraient par ailleurs aidés par l’Inter-Service Intelligence (ISI), c’est à dire les services secrets pakistanais.

D’où la demande du ministre iranien de l’Intérieur, Mostapha Mohammad Najar consistant à ce que « le gouvernement pakistanais remettre le plus rapidement possible à l’Iran les terroristes » responsables de l’attentat suicide.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]