Le général Abrial a pris ses fonctions de « Supreme Allied Commander Transformation »

La passation de commandement, qui a eu lieu à Norfolk (Virginie), le 9 septembre, à bord du porte-avions de l’US Navy « Dwight Eisenhower » aura été un moment historique. En effet, pour la première fois depuis la création de l’Alliance atlantique, un officier général européen, en l’occurrence un français, va diriger l’un des deux Commandements suprêmes de l’Otan, réservés jusqu’à présent qu’aux militaires américains.

Ainsi, l’ancien chef d’état-major de l’armée de l’Air, le général Stéphane Abrial, est devenu officiellement le Supreme Allied Commander Transformation (SACT), en remplacement du général James N. Mattis, du corps des Marines. L’autre commandement, celui des « opérations » (Supreme Headquarters Allied Powers Europe, Shape), a été récemment confié à l’amiral américain James Stavridis.

Normalement, le général Abrial, 55 ans, occupera cette fonction pendant une durée de 3 ans. Il se dit qu’à l’issue, un autre officier général français pourrait lui succéder.

Quoi qu’il en soit, la carrière de ce fils d’officier de cavalerie en a fait le candidat idéal pour ce poste (voir le portrait d’Isabelle Lasserre, du Figaro). En effet, pilote de chasse détaché dans un escadron de l’armée de l’Air allemande, instructeur sur Mirage 2000 en Grèce, commandant de la 5e escadre de chasse au moment de la guerre d’Irak en 1990-91, le général Abrial, outre son expérience opérationnelle, a aussi celle des états-majors et des cabinets ministériels. Sans oublier son passage, en 1991, à l’Air War College de Montgomery, en Alabama, ce qui ne doit pas déplaire aux Américains.

En 1996, l’ancien CEMAA a pu voir de près la première tentative de retour de la France au sein de structure militaire intégrée de l’Alliance atlantique puisqu’il avait été affecté à l’état-major interallié de l’Otan, en Belgique. Nommé adjoint au chef d’état-major particulier du président de la République en 2000, il devient le chef du cabinet militaire du Premier ministre en 2002.

A la tête de l’armée de l’Air à partir de 2006, il aura eu à gérer les restructurations drastiques qui ont touché les forces aériennes françaises après la publication du Livre blanc sur la Défense et la sécurité nationale en 2008 et la mise en oeuvre de la Révision générale des politiques publiques (RGPP).

C’est un autre défi qui attend désormais le général Abrial, avec la préparation du nouveau « Concept stratégique » de l’Otan, qui doit aboutir en 2010. Cela entre en effet dans les prérogatives du SACT, dont la mission consiste à réfléchir sur l’évolution de l’Alliance ainsi que sur les menaces à venir, ce qui peut avoir une influence militaire, mais aussi politique et industrielle.

Photo : Le général Abrial, lors de la cérémonie de passation de commandement sur l’USS Einsenhower, qui s’est déroulée en présence d’Anders Fogh Rasmussen, le secrétaire général de l’Otan et du général français Jean-Louis Georgelin, chef d’état-major des Armées (CEMA)

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