La marine australienne veut se doter de grands drones sous-marins autonomes XL-AUV

Fondée en 2017 par des anciens de Palantir Technologies, entreprise proche du renseignement américain, la société Anduril Industries n’aura pas tardé à se faire un nom dans le domaine de la défense et de la sécurité, notamment en fournissant au Service des douanes et de la protection des frontières des États-Unis des tours de surveillance autonomes [AST – Autonomous Surveillance Towers] et en remportant, en janvier dernier, un contrat de près de un milliard de dollars pour développer des systèmes de lutte anti-drones à l’US Special Operation Command [USSOCOM – forces spéciales].

La recette de ce développement rapide? « Contrairement à la plupart des entreprises de défense, nous n’attendons pas que nos clients nous disent ce dont ils ont besoin. Nous identifions les problèmes, finançons notre recherche et développement [R&D] sur nos fonds propres et vendons des produits finis, prêts à l’emploi. Les idées se concrétisent en quelques mois, et non en années », explique Anduril Industries sur son site Internet.

Pour cela, l’entreprise a recruté des ingénieurs parmi les plus prometteurs ainsi que des anciens militaires ayant une « connaissance intime » des opérations. Ceux-ci représentent 20% de son effectif et leur expérience lui permet de s’assurer que les produits qu’elle développe répondent parfaitement aux besoins des armées.

Visiblement, Anduril Industries ne s’interdit aucun domaine, comme en témoigne son acquisition, en février, de la jeune pousse Dive Technologies, spécialiste des véhicules sous-marins autonomes. Et, après avoir créé une filiale en Australie, l’entreprise a fait savoir, le 5 mai, qu’elle négocie actuellement un contrat d’une valeur de 100 millions de dollars pour concevoir, développer et fabriquer au moins trois prototypes de drones sous-marins autonomes de grande taille [XL-AUV] pour la Royal Australian Navy [RAN]. Et cela d’ici trois ans, ce qui paraît très ambitieux.

« Le XL-AUV aura un coût abordable. Il sera autonome et doté d’une longue endurance. Modulaire, il pourra être optimisé […] pour un large éventail de missions, telles que le renseignement avancé, l’inspection des infrastructures, la surveillance, la reconnaissance et le ciblage. L’approche d’Anduril pour son développement permettra de livrer un drone pour une fraction du coût des capacités sous-marines existantes, dans des délais extrêmement courts », explique l’entreprise américaine.

Pour l’un de ses co-fondateurs, Palmer Luckey, la marine australienne a un « besoin évident » d’un drone sous-marin comme le XL-AUV. Celui-ci « exploitera les derniers développements en matière d’autonomie, d’intormatique, de fusion de capteurs, de propulsions et de robotique », a-t-il souligné.

De son côté, le ministre australien de la Défense, Peter Dutton, a fait valoir que le XL-AUV permettrait potentiellement de « compléter et d’améliorer » la force sous-marine de la Royal Australian Navy, laquelle repose actuellement sur six sous-marins de la classe Collins. Et cela d’autant plus que cette dernière devra s’armer de patience pour obtenir les sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] que doivent lui fournir les États-Unis [ou le Royaume-Uni] dans le cadre de l’alliance stratégique AUKUS.

A priori, ces XL-AUV, qui seront conçus par Anduril en étroite collaboration avec l’industrie australienne, pourraient être dotés de tubes lance-torpilles. Mais cela « reste à confirmer, les détails étant toujours en cours de définition avec la RAN », a indiqué un responsable de l’entreprise américaine.

Photo : Anduril Industries

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]