Le ministère des Armées va investir 30 millions d’euros pour la maintenance automatisée des parachutes

Inaugurée en 2004 par le détachement du 3e Régiment du Matériel [RMAT] établi à Montauban, la Cellule de maintenance automatisée des parachutes [CMAP] est chargée de conditionner, réparer et stocker les parachutes utilisés par les troupes aéroportées [TAP] et du commandement des forces spéciales de l’armée de Terre. Ce qui représente un volume de 80’000 parachutes à traiter par an.

Dans le détail, la 14e compagnie de maintenance largage parachutage [CMLP] assure la réparation des parachutes tandis qu’il revient à la 15e CMLP le soin de les plier. Ces deux unités constituent la CEMAP, qui fonctionne avec 350 personnes, dont 2/3 de militaires.

« En plus de réparer l’ensemble des matériels militaires entrant et sortant d’un aéronef [voiles, sac harnais, équipements ʺoxyʺ, d’aérocordage ou de navigation, lots de largage], la 14e CMLP réceptionne aussi le matériel neuf pour le vérifier », précise l’armée de Terre.

Au total, la CMAP a la capacité de stocker jusqu’à 30’000 articles, dont les 600 parachutes qui doivent être immédiatement disponibles en cas de déclenchement de l’alerte Guépard, laquelle suppose une intervention à très court préavis pour la 11e Brigade Parachutiste [BP]. Pour cela, elle dispose d’un magasin de 100 mètres de long, pour 40 mètres de large et 20 métres de hauteur, où trois robots permettent de distribuer les parachutes vers les différents salles de traitement.

En outre, la CMAP possède son propre système d’information, tous les articles en stock étant chacun muni d’une puce de type ERE [étiquette radioélectrique], laquelle contient toutes les données utiles à leur entretien ainsi qu’à leur mise en oeuvre. Ce qui permet d’améliorer la sécurité.

« Si un plieur conditionne un parachute sur lequel il n’est pas formé, la machine le détecte. Il n’est alors pas autorisé à continuer. De même, si le plieur n’a pas conditionné un type de parachute pendant six mois consécutifs, il doit être recyclé », explique l’armée de Terre.

Cependant, le bâtiment de 14000 m2 qui abrite cette CMAP n’est que partiellement automatisé, contrairement à ce qui avait été envisagé avant son inauguration, pour la bonne raison qu’une « machine ne peut interpréter les particularités propres à la vie de chaque parachute, tel que le nombre de sauts réalisés, l’âge de la voile, etc. L’intervention humaine est indispensable ». Pour cela, l’expertise humaine demeure irremplaçable.

Étant donné que les installations de la CMAP ont maintenant plus de quinze ans, il est apparu nécessaire de les rénover. D’où le contrat qu’a notifié la Direction générale de l’armement [DGA] au groupement momentané d’entreprises solidaires composé des sociétés SPIE Industrie et Tertiaire et FIVES Maintenance, le 17 décembre dernier.

Selon le ministère des Armées, qui a fait état de ce marché lors de son dernier point presse hebdomadaire [soit le 27 janvier, ndlr], il s’agira d’assurer le « maintien en condition opérationnelle des installations » pendant dix ans. En outre, le contrat, d’une valeur de 30 millions d’euros, comporte un « volet rénovation », qui permettea de traiter les « obsolescences » et de mettre à jour les « systèmes informatiques et des procédés automatisés ».

« Cette étape de modernisation des équipements permettra de répondre aux objectifs de montée en cadence du nombre de sauts en parachutes souhaités par l’État-major des armées », a souligné le ministère. À condition de trouver les avions nécessaires pour cela…

Selon son chef d’état-major [CEMAT], le général Pierre Schill, l’armée de Terre n’a pu faire que 50’000 sauts en 2021 sur les 70’000 nécessaires pour atteindre les « normes planchers ». Et d’assurer, lors d’une audition parlementaire, que son « objectif [était] d’obtenir que l’armée de l’Air [& de l’Espace] assure cette prestation lorsqu’elle aura retrouvé une plus grande disponibilité d’usage de ses avions, notamment grâce à l’arrivée des A400M et la qualification des A400M pour opérer des largages par les deux portes.

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