Barkhane ouvre une enquête de commandement après la mort d’une femme lors d’une action de combat

L’exploitation de rumeurs et la diffusion de fausses informations, le plus souvent à partir de faits déformés, via les réseaux sociaux, constituent la base ce que l’on appelle la « guerre informationnelle ». Et la force Barkhane n’y échappe pas au Mali, où d’autres puissances, comme la Russie et la Turquie, cherchent à étendre leur influence. Aussi, quand un évènement pouvant donner matière à une quelconque manipulation, il est important de réagir le plus rapidement possible.

C’est d’ailleurs ce que vient de faire l’État-major des armées [EMA], après la mort d’une femme lors d’une action de combat menée le 18 octobre par des militaires français, à l’est de Gossi, au Mali.

Selon les explications donnée dans un communiqué, un groupement tactique de Barkhane accompagnait une unité des Forces armées maliennes [FAMa] quand, au cours d’une reconnaissance de zone, des deux individus à moto, semblant appartenir à un groupe armé terroriste [GAT] ont été repérés au sud de la route nationale [RN] 16.

À la vue des militaires français, ces deux individus se sont enfuis dans un bois, après avoir abandonné leur moto ainsi qu’un fusil d’assaut, des munitions et un sac.

L’un d’eux réussira à prendre du champ, malgré quatre tirs de sommation effectués pour tenter de le stopper. Quant au second, il a arrêté sa course à 200 mètres des militaires français, lesquels ont alors « appliqué un tir de neutralisation », selon les mots de l’EMA. « Les soldats rejoignent la position de l’individu neutralisé. Ils découvrent qu’il s’agit d’une femme », a-t-il ensuite précisé.

Les habitants du village le plus proche ont alors été appelés pour identifier cette femme. « Aucun ne la connait. La décision, conforme aux règles, est prise de l’enterrer pour ne pas abandonner le corps », relate l’EMA.

Cela étant, le général Laurent Michon, le commandant de la force Barkhane, a ouvert une « enquête de commandement pour préciser le déroulement exact des faits et disposer d’une éclairage complet sur cette action de combat ».

D’une manière générale, et contrairement au groupe jihadiste nigérian Boko Haram, les organisations terroristes actives au Mali, comme le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM], n’impliquent pas de femmes dans leurs attaques. Et un rapport de l’Institut d’études de sécurité [ISS], qui date de 2016, avait ainsi établi qu’elles étaient le plus souvent employées dans des tâches de soutien ou en tant qu’informatrices.

Cela étant, en avril 2018, lors de l’attaque du « Super Camp » de Tombouctou, menée par le GSIM contre les Casques bleus de la Mission des Nations unies au Mali [Mali] et Barkhane, une femme avait conduit l’un des véhicules-suicides utilisés par les assaillants.

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