Le porte-hélicoptères amphibie Tonnerre est désormais qualifié pour mettre en oeuvre le drone S-100 « Serval »

Après le porte-hélicoptères amphipie [PHA] Dixmude en novembre 2019, c’est désormais au tour du PHA Tonnerre d’être en mesure de mettre en oeuvre des drones aériens de type S-100 Camcopter [ou Serval pour Système Embarqué de Reconnaissance Vecteur Aérien Léger].

Cette nouvelle capacité du PHA Tonnerre, qui aura connu une année 2020 chargée, a été confirmée à l’issue d’une campagne d’essais menée dans le courant du mois de décembre 2020 par la Direction générale de l’armement Essais en vol [DGA E/V] et le détachement Drones du Centre d’expérimentations pratiques et de réception de l’aéronautique navale [CEPA/10S] de la Marine nationale, avec le concours de Naval Group et du constructeur autrichien Schiebel.

Cette campagne a en effet « permis de valider le bon fonctionnement du vecteur aérien ainsi que son interfaçage avec le système de combat du Tonnerre », explique la Marine nationale. Et de préciser : « Au cours d’un vol de vérification du réseau antennaire, le vecteur aérien a évolué à plus de 80 Nm [environ 150 km, ndlr] du bâtiment offrant ainsi au PHA des perspectives d’emploi opérationnel élargies. »

Ces deux porte-hélicoptères ne sont pas les premiers navires français à mettre en oeuvre des drones aériens. Le patrouilleur de haute-mer [ou aviso] « Commandant Birot » avait ainsi expérimenté un mini-drone à voilure fixe en 2019. Et, plus récemment, une frégate engagée en Méditerranée orientale en a fait de même. Mais, sur ce point, la Marine n’avait pas souhaité donner plus de détails.

Les travaux pour intégrer cette capacité « drones » à bord du Dixmude ont permis de défricher le terrain. La mise en oeuvre de tels appareils nécessite l’installation de nouvelles antennes, l’aménagement d’un espace de travail pour les opérateurs, avec une console de gestion de mission conçue pour exploiter en direct les informations collectées par l’engin afin d’améliorer la connaissance de la situation tactique du navire et la mise en place d’un espace dédié pour la maintenance. En outre, une zone réservée sur le pont d’envol doit être prévue.

Pour rappel, et pendant que cette campagne de qualification se déroulait à bord du Tonnerre, Schiebel a indiqué avoir reçu une commande pour quatre S-100 supplémentaires de la part de Naval Group pour le compte de la Marine nationale.

Affichant une masse de 200 kg au décollage et doté d’une boule optronnique MX-10 de L3 Wescam, le S-100 peut voler à la vitesse maximale de 220 km/h à 5.500 mètres d’altitude. Son endurance de 6 heures. À bord d’un porte-hélicoptères, il permet d’assurer la surveillance d’une opération amphibie, de servir de relais UHF ou bien encore de mener des missions de reconnaissance.

Par ailleurs, avec un Panther de la 36F, le CEPA/10S a profité de cette campagne d’essais pour calibrer les indicateurs de plan de descente [IPD, indicateur lumineux qui permet à un pilote d’hélicoptère de vérifier si on approche est correcte durant la nuit].

Photo : Marine nationale

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