Le sous-marin nucléaire d’attaque « Émeraude » fait escale à la base navale américaine de Guam

En règle générale, la Marine nationale se fait très discrète sur les missions confiées à ses forces sous-marines et à sa force océanique stratégique [FOST]. Même quand le porte-avions « Charles de Gaulle » appareille, le nom du SNA qui l’accompagne n’est jamais précisé. Cependant, il arrive qu’une communication soit faite à des fins particulières, notamment quand il s’agit de faire passer un message ou donner dans la « diplomatie navale ».

D’où la « publicité » faite autour du déploiement du sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] « Émeraude » et du Bâtiment de soutien et d’assistance métropolitain [BSAM] « Seine » dans la région Indo-Pacifique. Déploiement qui a même été évoqué publiquement [même s’il fallait tendre l’oreille] par le président Macron, lors d’un bref échange avec le général François Lecointre, le chef d’état-major des armées [CEMA] et l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], à l’occasion de la cérémonie du 11-Novembre, organisée à l’Arc de Triomphe.

Ce jour-là, le SNA « Émeraude » et le BSAM « Seine » étaient en escale à Perth [Australie], après avoir participé à un exercice « extrêmement intéressant » [dixit le CEMM] avec la Royal Australian Navy [RAN], qui avait engagé le sous-marin HMAS, la frégate HMAS Anzac ainsi qu’un avion de patrouille maritime P-8A Poseidon. La Marine nationale avait publié un court communiqué pour annoncé cette relâche australienne.

Le général Lecointre avait même souligné que l’importance de ce déploiement auprès du président Macron. « C’est la première fois depuis très longtemps que l’on fait une incursion dans l’espace Indo-Pacifique par un sous-marin », avait-il dit, avant d’annoncer qu’il irait ensuite, « dans un premier temps », à Guam, où l’US Navy dispose d’une importante base aéronavale. Le CEMA avait également évoqué des « options » qu’il proposerait au chef de l’Élysée pour la « suite de cette mission. »

Quoi qu’il en soit, et donc, comme prévu, le SNA « Émeraude » et le BSAM « Seine » viennent d’arriver à Guam. L’annonce en a été faite par la Marine nationale, via les réseaux sociaux. Ce qui est, là encore, plutôt inhabituel.

« Nation du Pacifique, la France joue un rôle majeur en termes de sécurité et de stabilité en zone Indo-pacifique, où des moyens de la Marine nationale se déploient régulièrement. », a justifié la Marine nationale, dans un message également publié en langue anglaise. Et d’insister sur le fait que cet escale d’un SNA à Guam « s’inscrit également dans le cadre de notre coopération de défense avec les États-Unis et illustre la force de nos relations bilatérales » ainsi que « notre exceptionnel niveau d’interopérabilité » avec la marine américaine.

Cela étant, rien n’a été dit sur la participation du SNA « Émeraude » à un exercice impliquant des navires et des avions de patrouille maritime de l’US Navy. Pour arriver à Guam, le sous-marin et le BSAM « Seine » ont sans doute longé la côte méridionale de l’Australie pour ensuite passer par la mer de Corail.

À noter que, en 2018, le SNA « Améthyste » en fit de même, à l’occasion d’une escale à la base navale de Norfolk, alors qu’il accompagnait la frégate multimissions [FREMM] « Bretagne ».

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