L’armée tchèque va moderniser ses chars T-72M4CZ afin de les garder au moins jusqu’en 2030

À la fin des années 1990, le ministère tchèque de la Défense afficha son intention de moderniser 350 chars T-72M1 hérités de la période soviétique en les portant au standard T-72M4CZ. Cette modernisation devait alors se traduire par une amélioration des performances mécaniques, avec un l’intégration d’un moteur Perkins CV2-1000 couplé à une transmission automatique, une protection accrue et l’installation d’une nouvelle conduite de tir Selex Galileo TURMS/T.

Mais le recours à des composants étrangers, lesquels gonflèrent la facture, et les restrictions budgétaires eurent raison des ambitions de l’armée tchèque, qui dut se contenter, finalement, que d’une trentaine de T-72M4CZ. Ces derniers sont actuellement en dotation au sein du 73e bataillon de chars de la 7e brigade mécanisée. Par ailleurs, environ 90 T-72 et T-72M1 ont été placés en réserve.

En 2017, Prague fit part de volonté de remplacer le T-72M4CZ, alors en service depuis 2003. Sauf que les candidats potentiels n’étaient pas nombreux. En réalité, le choix ne pouvait alors se faire qu’entre le Leopard 2 allemand [qu’a choisi la Hongrie] et le Sabra, un char M60 Patton amélioré par Israel Military Industries [IMI].

Seulement, là encore, la solution qui vient d’être retenue, sera minimaliste. En effet, le ministère tchèque de la Défense a annoncé, cette semaine, que le groupe VOP CZ allait moderniser 30 T-72M4CZ ainsi que 3 chars dépanneurs VT-72M4CZ dans le cadre d’un contrat d’un montant avoisinant les 40 millions d’euros.

Cette nouvelle modernisation visera à traiter les obsolescences ainsi qu’à améliorer les moyens de communications [voix et données tactique] et la conduite de tir de ces chars. Ce chantier est motivé par « l’obligation de disposer des capacités requises que l’armée tchèque s’est engagée à posséder envers ses partenaires de l’Otan », a fait valoir le ministère tchèque.

Avec ce contrat, les T-72M4CZ pourront rester en service « au moins » jusqu’en 2030. Ce qui permettra sans doute d’attendre, si les moyens suivent, l’arrivée du MGCS [Main Ground Combat System], le futur char franco-allemand.

A priori, Prague semble privilégier les solutions européennes pour modeniser ses forces armées. Disposant de sa propre base industrielle et technologique de défense [BITD], la République tchèque s’est ainsi notamment tournée vers la Suède [avions Gripen, système RBS-70NG] et la France. Pour rappel, en juin, et après avoir acquis le blindé Titus [avec un châssis Tatra], elle a retenu le Camion équipé d’un système d’artillerie [CAESAr] du groupe français Nexter.

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