Otan : Les Mirage 2000-5 du Groupe de chasse 1/2 Cigognes sont de retour en Estonie

L’an passé, et en raison de l’activité très soutenue de l’aviation militaire russe, les avions de combat déployés en Lituanie et en Estonie, dans le cadre de l’opération enhanced Air Policing [ou Baltic Air Policing] de l’Otan, ont assuré un nombre record de missions de police et de surveillance de l’espace aérien des pays baltes, avec un total de 200 sorties, contre « seulement 145 » en 2018.

« Nous avons connu un pic en 2015-2016. Ces dernières années, nous avons observé presque le même niveau d’activité dans l’espace aérien, mais cela dépend des exercices effectués par l’Otan et la Russie. Si nous menons des exercices, ils [les Russes] essaient de nous observer, nous faisons de même », avait confié le général Klaus Habersetzer, le commandant du Centre Otan pour les opérations aériennes, à l’agence estonienne ERR News, en janvier.

Quoi qi’il en soit, et alors que l’Otan a réduit l’ampleur des manoeuvres qui étaient au programme cette année à cause de la pandémie de Covid-19, les forces russes n’ont visiblement pas levé le pied. Et, ces derniers jours, les quatre F-16 belges, basés à Siauliai [Lituanie] au titre de eAP ont été très occupés, surtout ces derniers jours.

« Entre le 4 septembre et aujourd’hui, le détachement compte 79 sorties pour un total de 40 ‘scrambles’ [décollages d’urgence]. Durant ceux-ci, ils ont escorté 64 avions, principalement des avions militaires russes, en dehors de la zone de responsabilité de l’Alliance. Les dernières semaines ont été marquées par une recrudescence de l’activité aérienne russe », a ainsi précisé la Défense belge, le 30 avril, au moment de la relève.

Cinq jours plus tôt, au large de l’Estonie, les F-16 belge ont ainsi intercepté un avion d’alerte avancée russe A-50 Mainstay, puis un appareil de transport AN-26. Une semaine plus tôt, ils en avaient fait de même avec des Su-24 Fencer, dans les environs du destroyer américain USS Donald Cook.

Souvent, les avions russes évoluent avec leur transpondeur éteint et sans contact radio. D’où les décollages en alerte [« Alpha Scramble »] pour les identifier.

Les quatre Mirage 2000-5 du Groupe de chasse 1/2 « Cigognes », qui viennent d’arriver en Estonie, vont-ils connaître un tel niveau d’activité? En tout cas, ils ont pris le relai des F-16 de la force aérienne polonaise, qui assurait l’alerte à Ämari depuis janvier.

C’est le deuxième fois depuis 2018 que les Mirage 2000-5 du 1/2 « Cigognes » sont déployés en Estonie, dans le cadre de la mission de l’Otan. Durant 4 mois, ils avaient réalisé 604 heures de vol et 23 décollages sur alerte pour identifier 29 appareils ne respectant pas les règles de la circulation aérienne. Ce mandat avait été marqué par un incident ayant impliqué un Eurofighter EF-2000 espagnol, qui avait tiré un missile par mégarde lors d’un exercice conjoint.

D’ailleurs, cette fois encore, les Mirage 2000-5 opéreront aux côtés d’EF-2000 de l’Ejercito del Aire, quatre d’entre eux ayant été déployés en Lituanie, avec quatre autres avions du même type de la Royal Air Force.

« Nous remercions l’Espagne, la France et le Royaume-Uni d’avoir repris la mission enhanced Air Policing de l’Otan. […] Cette mission 24h / 24 et 7j / 7 démontre que notre engagement pour la sécurité de nos alliés est solide comme le roc et que notre travail vital se poursuit malgré la pandémie de coronavirus », a commenté Oana Lungescu, la porte-parole de l’Alliance;

Le passage de témoin entre les aviateurs français et polonais s’est fait dans des « conditions inédites liées aux COVID 19 », lors d’une cérémonie « en format restreint » et en « respectant l’ensemble des mesures de précaution et de sécurité sanitaires indispensables en cette période », a assuré l’armée de l’Air. En outre, le détachement du 1/2 Cigognes a été mis en quarantaine, à Luxeuil, avant de s’envoler vers l’Estonie.

« Depuis ce soir 20h00 locale donc, […] les quatre Mirage 2000-5 du Groupe de chasse 1/2 Cigognes de Luxeuil [sont] chargés de surveiller et faire respecter l’intégrité de l’espace aérien balte. Du 1er mai au 31 août, ces avions décolleront sur alerte véritable lors de vols appelés ‘Alpha scramble’ et sur alerte d’entraînement appelée ‘Tango scramble’. Leur objectif sera de prendre contact avec tout aéronef pénétrant dans l’espace aérien balte et ne répondant pas, au minimum, à un des trois critères suivants : contact radio, annonce du plan de vol et identification de l’aéronef », explique encore l’armée de l’Air.

Au total, environ 200 militaires français se relaieront à Ämari, dont des personnels du Service des essences des armées [SEA], de la Brigade de gendarmerie de l’air [BGA], du Commando parachutiste de l’air n°20 [CPA20], de l’Escadre aérienne de commandement et conduite projetable [EAC2P], ainsi que des mécaniciens, des médecins, des pompiers.

Photo : ARCHIVE / Armée de l’Air

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