Construction navale : Naval Group et Fincantieri vont baptiser leur co-entreprise « Naviris »

En juin dernier, et après des mois de discussions, perturbées par les bisbilles politiques entre Paris et Rome, le projet « Poseidon » devenait enfin une réalité, avec la signature accord de coopération par Naval Group et Fincantieri.

Cependant, et alors qu’il fut longtemps question de former une alliance sur le modèle de Renault-Nissan, les deux industriels s’entendirent pour créer une co-entreprise de construction naval, ne concernant que les navires de surface. Et il aura fallu attendre le 30 octobre, soit près de cinq mois, pour connaître le nom de cette nouvelle entité franco-italienne, qui doit formellement voir le jour d’ici la fin de cette année.

« Aujourd’hui, les deux groupes annoncent le nom de cette nouvelle entreprise : NAVIRIS! », ont en effet annoncé Naval Group et Fincantieri, via un communiqué. Ce nom, expliquent les deux industriels, « traduit la solidité du partenariat des deux groupes et du renforcement de leurs savoir-faire » et « se veut la garantie d’une ambition internationale. »

Pour rappel, l’accord conclu par Naval Group et Fincantieri vise à leur permettre de « partager les bonnes pratiques, de mener ensemble des projets de recherche et développement sélectionnés, d’optimiser les processus d’achat et de préparer conjointement les offres pour les programmes binationaux et les marchés à l’export. »

La co-entreprise « Naviris » aura son siège social à Gènes et disposera d’un bureau d’études à Ollioules [Var]. Son conseil d’administration comptera six membres, dont trois nommés par Naval Group et trois autres par Fincantieri. Pour les trois premières années, son président et son directeur des opérations seront issus des rangs de l’industriel italien tandis que les pestes de directeur général exécutifs et de directeur financier seront occupés par des cadres du constructeur naval français.

Cela étant, et malgré ce rapprochement, la concurrence reste vive entre Naval Group et Fincantieri sur certains dossiers… Au point que, récemment, le chantier naval italien a contesté un appel d’offres remporté par son homologue français et portant sur la livraison de 4 corvettes à la marine roumaine.

Lors de son audition au Sénat dans le cadre de l’examen du projet de loi de finances intiale, la ministre des Armées, Florence Parly, avait relativisé ces rivalités.

« Il est bon de commencer à prospecter un marché extrêmement compétitif à l’échelle mondiale, et sur lequel, bien souvent, les Européens sont en concurrence directe les uns avec les autres, ce qui n’est ni efficace, ni très bon pour notre image. On lit effectivement dans la presse des échos qui ne sont pas toujours positifs, mais cela correspond à des prospects d’armement qui préexistaient à la constitution de ce nouvel accord. Il faut donc comprendre que Naval Group et Fincantieri aient besoin à présent de converger et de régler leur passé concurrentiel. Pour l’instant, nos accords ne sont que commerciaux, ils ne sont pas capitalistiques », avait-elle expliqué.

Par ailleurs, la Commission européenne a annoncé avoir ouvert une enquête sur le rachat par Fincantieri des Chantiers de l’Atlantique [ex-STX France] de Saint-Nazaire, au motif que cette opération risque de porter atteinte à « la concurrence sur le marché de la construction navale de croisière. »

Or, les Chantiers de l’Atlantique sont également présent sur le marché militaire puisqu’ils assurent le maintien en condition opérationnelle [MCO] de certains navires de la Marine nationale [comme celui des frégates de surveillance et des PHA] et qu’il leur reviendra de construire quatre futurs Bâtiments ravitailleurs de forces [inspirés du Vulcano, conçu par Fincantieri] ainsi que la coque du [ou des] futur[s] porte-avions français.

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