Des combats entre les forces armées centrafricaines et des groupes armés de l’ex-Séléka signalés près d’une ville minière

En 2018, des unités des Forces armées centrafricaines [FACa], le plus souvent accompagnées par des instructeurs russes, ont été redéployées dans plusieurs localités du pays afin de contrer les groupes armés issus de l’ex-coalition rebelle de la Séléka et les mouvements anti-balaka.

Évidemment, ces derniers voient d’un très mauvais oeil l’arrivée des FACa dans la mesure où, explique le dernier rapport du groupe d’experts des Nations unies sur la Centrafrique, ils n’ont nullement envie de voir leur « intérêts économiques [être] contrariés de quelque manière que ce soit » et de se « retirer de régions où ils peuvent profiter de la manne que constitue l’exploitation des ressources naturelles. »

Tel est le cas à Bakouma, ville minière connue pour ses gisements d’uranium, située à une centaine de kilomètres de Bangassou, le chef-lieu de la préfecture du Mbomou, dans le sud-est de la Centrafrique. Depuis le 31 décembre, des combats ont éclaté entre les FACa et deux groupes armés issus de la Séléka, à savoir le Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique [FPRC] et l’Union pour la paix en Centrafrique [UPC].

Alors qu’ils n’ont pas toujours entretenu de bonnes relations par le passé, l’UPC et le FPRC ont attaqué Bakouma, ce qui a contraint les FACa et les Casques bleus de la MINUSCA [Mission des Nations unies pour la République centrafricaine] à intervenir. Et cela, alors que les routes entre cette localité et Bangassou sont quasiment inexistantes.

Mais, visiblement, les deux groupes rebelles, qui ont « pillé et incendié » des maisons, selon Sylvain Ngwalima, le maire de Bakouma, ont pris le dessus pour le moment. « On a dégagé les FACa qui sont au niveau de Bakouma », a en effet affirmé, auprès de l’AFP, un membre de l’état-major du FPRC, dont les intentions étaient a priori connues.

Un rapport interne de l’ONU, cité par l’AFP, avait en effet souligné que le FPRC envisageait « d’établir une base permanente à Bangassou pour nettoyer la zone des éléments antibalaka et des Faca, après avoir affirmé qu’ils harcelaient la population locale. »

« Nous avons alerté les autorités de Bangui pour éviter l’attaque de Bakouma. Aucune autorité n’a prêté attention à nos messages. C’est toute une ville qui est abandonnée à l’ennemi », a confirmé Gabin Dieudonné Mbolifouefele, député de Bakouma.

Malgré l’embargo décrété par les Nations unies, les groupes issus de l’ex-Séléka n’ont eu aucune difficulté à s’approvisionner en armes et en munitions. Disposant de moyens importants grâce à la prédation des ressources naturelles exploitées dans les régions qu’ils contrôlent, le FPRC et l’UPC ont en effet pu renforcer leurs arsenaux auprès de trafiquants soudanais.

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