Voici les deux militaires américains qui ont empêché un carnage dans un train Thalys
Les passagers de la voiture n°12 du train Thalys assurant la liaison Amsterdam-Paris, le 21 août, doivent sans doute la vie à Spencer Stone et à Alek Skarlatos, deux militaires américains alors en permissions en Europe.
Il était près de 18h00 quand les deux amis ont entendu un coup de feu et du verre se briser. « J’ai vu un homme entrer dans le wagon avec une kalachnikov », poursuivant un employé du train, raconte Alek Skarlatos, 22 ans, soldat d’une unité d’infanterie de la Garde nationale de l’Oregon, passé par l’Afghanistan. « J’ai dit à Spencer : vas-y, chope-le! », a-t-il continué.
Airman First Class du 65th Air Base Group de l’US Air Force, originaire de Californie et adepte des arts martiaux, Spencer Stone a alors bondi sur l’homme armé et a fini par le maîtriser en lui faisant une clé de bras. « Spencer a bien couru 10 mètres jusqu’au type. On s’est mis à le taper à la tête jusqu’à ce qu’il s’écroule », a précisé Alek Skarlatos.
Seulement, dans l’action, Spencer Stone a été blessé à la nuque et à la main (un pouce pratiquement coupé) par l’assaillant, qui a eu le temps de sortir une arme blanche.
C’est alors qu’Anthony Sadler, un étudiant américain ami des deux militaires et Chris Norman, un consultant britannique, sont intervenus à leur tour pour maintenir l’homme armé à terre. Dans le même temps, Alek Skarlatos s’est saisi de la Kalachnikov avant d’en retirer le chargeur.
Finalement, les 4 hommes ont fini par ligoter l’assaillant avec les moyens du bord. Ensuite, Spencer Stone, qui a des notions de secourisme, s’est occupé d’un passager qui, a priori, aurait reçu une balle perdue.
Sans l’intervention initiale de ces deux militaires américains, un carnage aurait été commis dans le Thalys. Le Premier ministre belge, Charles Michel, n’a pas hésité à évoquer un acte terroriste, tranchant ainsi avec l’attitude très mesurée du ministre français de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve. Ce dernier a en effet invité à « la plus grande prudence, et la plus grande précision » dans cette affaire, lors d’une conférence de presse tenue à Arras, où le train s’était arrêté.
Quant au suspect, il serait marocain ou d’origine marocaine. Selon les premiers éléments disponibles, il aurait été fiché par les services de renseignement en raison de ses liens avec la mouvance terroriste. Au moment des faits, il était doté d’une Kalachnikov, d’un pistolet automatique, de 9 chargeurs et d’un cutter.
En attendant, le comportement des 4 hommes a été unanimement salué. Le président Obama a ainsi exprimé « sa profonde gratitude pour le courage et la réactivité de plusieurs passagers, y compris des membres de l’armée américaine, qui ont de manière altruiste maitrisé l’assaillant ».
« Je tiens, avec le président de la République et le premier ministre, à exprimer à ces deux passagers américains, qui ont été particulièrement courageux, qui ont fait montre d’une grande bravoure dans des circonstances extrêmement difficiles, toute notre gratitude et toute notre reconnaissance et notre admiration pour le sang-froid dont ils ont témoigné et sans lequel nous aurions peut-être été confrontés à un drame terrible », a déclaré M. Cazeneuve.
Photo : Alek Skarlatos et Spencer Stone, via Facebook