Le soutien de l’opinon publique à l’opération Chammal a fortement augmenté après le meurtre d’Hervé Gourdel

Le philosophe Michel Onfray a estimé, via Twitter, que la décapitation d’Hervé Gourdel, le ressortissant français enlevé en Algérie par le Jund al-Khilafa, est la « preuve que la guerre contre l’EI (ndlr, État islamique, ou Daesh) ne permet pas de lutter contre le terrorisme mais le déclenche ». Difficile d’argumenter en 140 signes… Toujours est-il que l’intellectuel aura pu mesurer l’inconséquence de son propos avec les réactions – souvent indignées, voire ironiques – qu’il a suscitées.

Visiblement, l’opinion publique a compris, elle, que l’assassinat d’Hervé Gourdel n’était pas la conséquence de ce nous faisons mais de ce que nous sommes, comme l’a si justement souligné Joseph Henrotin, bien connu des lecteurs du magazine spécialisé DSI.

Ainsi, la semaine passée, un sondage réalisé par l’IFOP indiquait que 53% des personnes interrogées se disaient favorable à l’opération Chammal, lancée le 19 septembre par le président Hollande contre les jihadistes de l’EI, qui ont pris le contrôle d’un territoire aussi vaste que le Royaume-Uni, à cheval entre l’Irak et la Syrie. Et manifestement, si la décapitation de l’infortuné Hervé Gourdel a suscité une vive émotion, il a aussi mobilisé les Français contre les terroristes.

En effet, une autre enquête d’opinion, également réalisée par l’IFOP après l’assassinat de M. Gourdel, montre que, désormais 69% des sondés approuvent l’opération Chammal. En une semaine, le soutien aux frappes françaises contre Daesha donc gagné 16 points. Ce qui est plutôt rare en la matière. Les précédentes interventions françaises sont souvent largement approuvées à leurs débuts, puis le soutien finit par s’éroder au fil du temps.

« On notera que l’impact sur l’opinion du meurtre barbare d’un otage a été le même en Grande-Bretagne, les sondages ayant montré un basculement de l’opinion britannique en faveur d’une participation à l’intervention internationale à la suite de la décapitation d’un otage anglais », souligne l’IFOP.

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