Le Parlement libyen demande une intervention internationale pour protéger les civils
Affrontements à Benghazi entre les forces de l’ex-général Haftar, soutenues par des unités de l’armée régulière, contre des groupes islamistes et jihadistes. Combats également à Tripoli entre les brigades de Zenten, proches des milieux libéraux, et les milices islamistes de Misrata, pour le contrôle de l’aéroport de la capitale libyenne, ce qui a motivé les pays occidentaux à évacuer leurs ressortissants.
Dans le sud-ouest du pays, des groupes armés profitent de la porosité des frontières pour s’y installer, au point que, en avril ,le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a qualifié cette région de « nid de vipères ». Il se dit que le chef d’al-Mourabitoune, Mokhtar Belmokhtar, y serait présent.
Bref, depuis la chute du colonel Kadhafi, les nouvelles autorités libyennes peinent à faire revenir l’ordre dans le pays. Et à cela s’ajoute la difficulté de faire rentrer l’argent du pétrole dans les caisses de l’État… En juillet, le gouvernement avait demandé une intervention internationale pour l’aider à rétablir la situation. Un appel qui n’a pas été entendu…
Aussi, le nouveau Parlement libyen, issu des élections du 25 juin dernier, a de nouveau lancé un appel en faveur d’une intervention internationale sous l’égide des Nations unies. Réuni à Tobrouk, le 13 août, il a adopté une résolution allant dans ce sens par 111 voix sur les 124 députés présents.
« La communauté internationale se doit d’intervenir immédiatement pour assurer la protection des civils », a affirmé Abou Bakr Biira, un parlementaire libyen. Cela étant, aucune précision n’a été donné sur le type d’intervention souhaitée par les députés, qui ont par ailleurs voté la dissolution des milices, notamment celles qui s’affrontent depuis la mi-juillet à Tripoli. Elles ont jusqu’au 31 décembre pour rejoindre les forces régulières ou d’autres institutions. Une telle mesure avait déjà été annoncée dès la fin 2011… Avec le peu de succès que l’on sait.
En attendant, le porte-parole de la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL) a répondu que c’était au Conseil de sécurité de se prononcer sur la demande du Parlement libyen. La veille, elle avait condamné les violences à Tripoli et en Cyrénaïque et indiqué être « en contact permanent avec toutes les parties en vue de parvenir à un cessez-le feu, mettre fin à l’effusion de sang et arriver à des solutions politiques aux problèmes actuel ».
Seulement, vu le temps que prend la mise en place d’une intervention des Nations unies, ce n’est pas demain que l’on verra éventuellement des casques bleus à Tripoli. Et il faut d’abord bien préciser les modalités d’une telle mission. Qui plus est, il ne sera pas simple de trouver des pays contributeurs.