Il y aurait près de 200 jihadistes russes en Syrie
Etant donné que la Syrie est la destination privilégiée du jihadisme international, il n’est guère étonnant de trouver des combattants d’origine russe dans les rangs des groupes rebelles proches de l’idéologie salafiste, voire même ayant fait allégeance à al-Qaïda, comme le Front al-Nosra.
D’ailleurs, en août dernier, le site islamiste tchétchène Kavkazcenter avait annoncé la mort, aux côtés d’insurgés syriens, de Roustam Guelaïev, fils d’un ancien chef de guerre rebelle lors des guerres de Tchétchénie.
Et si la situation dans le Caucase russe est rarement évoquée, il n’en reste pas moins qu’elle est toujours marquée par une rébellion très active, notamment au Daguestan, république voisine de la Tchétchénie.
Régulièrement, des attentats y sont commis, comme celui perpetré le 20 mai dernier devant le siège du service des huissiers de justice à Makhatchkala, la capitale, là-même où vivent les parents des frères Tamerlan et Djokhar Tsarnaev, impliqués dans les attentats de Boston qui ont fait trois morts et plus de 200 blessés le 15 avril.
Le même jour, le FSB, le service russe de renseignement intérieur, a annoncé avoir déjoué une tentative d’attentat à Moscou, avec l’arrestation de trois « des citoyens russes venus d’Afghanistan et du Pakistan » où ils auraient été entraînés. La capitale russe a été la cible de deux attaques d’ampleur au cours de ces trois dernières années, à l’aéroport Domodedovo en janvier 2011 (37 tués) et dans le métro en 2010 (40 tués).
Donc, a priori, que des islamistes russes aient fait le voyage en Syrie n’a rien de surprenant. D’après Alexandre Bortnikov, le chef FSB, il y aurait « près de 200 rebelles de ‘l’Emirat du Caucase » qui combattraient « sous le drapeau d’al-Qaïda et d’autres structures affiliés » contre le régime de Bachar el-Assad.
« Nous assistons actuellement à un processus d’intensification des activités des combattants qui se rendent là-bas, en Syrie », a-t-il ajouté, à l’issue d’une réunion avec des responsables des services de sécurité à Kazan, la capitale du Tatarstan. « Ce qui est dangereux, c’est que ces terroristes vont revenir dans leurs pays d’origine. Que devons-nous faire, quelle barrière créer (…), ce sont des questions qui ont été soulevées pendant la réunion », a encore expliqué M. Bortnikov.
Toujours selon lui, cees jihadistes posent une « menace très sérieuse pour tous les Etats, pas seulement pour la Russie et les pays de la CEI (Communauté des Etats Indépendants, ex-URSS moins les pays baltes et la Géorgie), mais aussi pour les Etats européens et le continent américain. »
Pour rappel, l’Emirat du Caucase est une organisation dirigée par le chef rebelle tchétchène Dokou Oumarov. Son objectif est d’instaurer la charia (loi islamique) à l’ensemble du Caucase russe.