La Garde Républicaine dans le viseur de la Cour des comptes

A première vue, l’on pourrait croire que les gendarmes de la Garde Républicaine n’assurent que des fonctions d’apparat. Cela fait certes partie de leurs prérogatives. Mais pas seulement. Loin de là.

Par exemple, le régiment de cavalerie de la Garde, dernière unité montée de l’armée française, conduit, chaque année, plus de 10.000 patrouilles et conduit 80 missions de sécurité nécessitant l’emploi de chevaux (maintien de l’ordre autour des stades, surveillance de grands rassemblement par exemple).

Plus méconnue encore, la mission confiée à l’escadron motocycliste de la Garde visant à acheminer vers les hôpitaux de la région parisienne des organes destinés à être transplantés. Près de 600 escortes par an sont ainsi réalisées.

Mais la principale activité de la Garde Républicaine reste la protection des palais nationaux et des ministères. Ce qui occupe 69% du temps de ses unités (1er et 2e Régiment d’Infanterie, Régiment de Cavalerie, orchestre et Choeur de l’Armée française).

Mais pour la Cour des comptes, qui vient de publier un référé à son sujet, c’est à dire des observations et des recommandations portant sur les services de l’Etat, son fonctionnement devrait être « rationnalisé. »

Selon le document, la Garde Républicaine coûte annuellement 280 millions d’euros, dont 77 millions au titre du compte d’affectation spéciale (CAS) « Pensions », pour 2.859 personnels. Soit 8.161 euros par gendarme et par mois.

Mais les magistrats de la rue Cambon pensent qu’une « réduction » des moyens « serait possible » étant donné que les « missions de la Garde répondent davantage à des objectifs de prestige qu’à des besoins de sécurité », estimant que « les gardes républicains statiques ne seraient pas en mesure à eux seuls de faire face à des tentatives d’intrusion organisées. »

Récemment, il y a eu deux intrusions à l’Assemblée nationale. Celle de militants de Greenpeace en décembre 2009 et celle d’opposants au mariage pour tous, en avril dernier. Mais sans doute qu’elles n’auraient pas eu lieu s’il n’y avait pas eu de complicités internes… Alors porte-parole du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), Olivier Besancenot avait vainement tenté de pénétrer à l’intérieur du Palais Bourbon. Ce qui se termina par un dépôt de plainte de sa part contre les gendarmes…

Quoi qu’il en soit, pour la Cour des comptes, il faudrait passer en revue les « services d’honneurs » et revoir l’organisation de la sécurité des palais nationaux pour qu’elle soit assurée « à moindre coût », notamment en prenant en compte l’ensemble des forces de sécurité ainsi que les possibilités offertes par la vidéosurveillance.

Dans sa réponse, le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, s’est dit « favorable » à une étude sur « l’adaptation des moyens de protection des palais nationaux », lieux, souligne-t-il, « particulièrement sensibles au regard de menaces multiples, au premier rang desquelles la menace terroriste. »

Par ailleurs, la Cour des comptes a demandé la fusion des deux formations musicales de la gendarmerie afin de « poursuivre les économies de personnel. » Là encore, Manuel Valls a assuré qu’il envisageait d’appliquer cette mesure et d’en faire de même avec les deux unités musicales de la police nationale (CRS et Préfecture de police de Paris).

Enfin, les magistrats ont souligné que les prestations de prestige réalisées par la Garde Républicaine pour des tiers « ne sont pas facturées de manière adéquate ». Selon le ministre, des « travaux sont en cours » pour y remédier.

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