L’armée péruvienne recrute par tirage au sort

Au Pérou, le service militaire n’est plus obligatoire mais a été maintenu sur la base du volontariat. Seulement, les recrues ne se bousculent pas pour porter l’uniforme. En 2013, il reste encore 20.000 postes sur 40.000 à pouvoir pour les quatres branches des forces armées (terre, air, mer et gendarmerie).

Une solution pour palier à ce problème aurait été sans doute d’augmenter la solde de base, qui actuellement équivalente à peu moins de 75 euros, soit 3 fois moins que le salaire minimum au Pérou, qui est d’environ 220 euros, et de rendre ainsi le métier des armes plus attractif.

Mais Ollanta Humala, le président péruvien, qui est un ancien lieutenant-colonel à la carrière pour le moins mouvementée, a eu une autre idée. En effet, un décret promulgué le 20 mars dernier stipule que si « le nombre de volontaires nécessaire chaque année pour le service militaire n’est pas atteint, il sera procédé de manière immédiate à un tirage au sort » parmi les jeunes âgés de 18 à 25 ans qui ne suivent pas d’études.

Voilà une situation qui n’est pas sans rappeller celle que l’on a connue en France au XIXe siècle, époque où l’on recrutait de jeunes soldats par tirage au sort. Et quand le hasard désignait le rejeton d’une famille aisée, cette dernière payait pour qu’un autre parte à sa place.

Là, les jeunes tirés au sort devront intégrer l’armée sous peine de perdre leurs droits civiques et de payer une amende de 530 euros. Ces dispositions concerneront surtout les plus pauvres, lesquels n’auront pas les moyens de s’acquitter de la somme exigée. En revanche, en effectuant leur service militaire dans ces conditions, ils pourront avoir un accès privilégier aux bourses d’Etat et bénéficier de formations. Seulement, certaines organisations d’opposants d’affirmer que cela est discriminatoire.

Pour autant, le président Humala s’en défend. « Nous renforçons le service militaire pour que nos jeunes aient l’opportunité de recevoir une formation et ne deviennent pas des délinquants », a-t-il rétorqué, le 2 avril, selon Le Monde. « Il n’y a pas de loi plus discriminatoire de que l’actuelle loi du service militaire. Car si vous regardez bien, qui fait déjà le service militaire? Ceux d’en-bas, les plus pauvres. Alors, de quelle discrimination parle-t-on? », a-t-il insisté.

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