Le Gripen E/F aura des composants exclusivement fabriqués en Suisse
Alors que le Conseil des Etats, l’équivalent suisse du Sénat en France, a refusé d’accorder, le mois dernier, le budget nécessaire à l’acquisition de 22 exemplaires de l’avion de combat Gripen E/F, le constructeur de ce dernier, Saab, vient de révéler son Programme de participation industrielle (SIP), lequel donne la part belle aux industriels hélvètiques.
Pour que le programme Gripen E/F puisse aboutir, il est vital pour l’avionneur suédois d’avoir des contrats à l’exportation. D’où l’importance de l’appel d’offres remporté en Suisse aux dépens de Dassault Aviation et du consortium Eurofighter, en novembre 2011.
Aussi, Saab s’est engagé, dans le cadre du SIP, de compenser jusqu’à 100% la valeur du contrat obtenu auprès de Berne (soit 3,1 milliards de francs suisses) auprès de l’industrie suisse.
Du coup, cette dernière aura ainsi, dans un premier temps, la charge de réaliser le fuselage arrière, les pylônes, le cône de queue, les aérofreins et les réservoirs largables des Gripen E/F destinés aussi bien aux forces aériennes suédoises (60 exemplaires) que suisses, voire même de ceux susceptibles de faire des commandes à l’exportation.
Pour le moment, ce programme représente un volume d’activité estimé à 200 millions de francs suisses et à quelque 500.000 heures de travail pour l’industrie suisse, laquelle aura accès « à la technologie concernée par le lot de commandes. » Grâce à ce transfert de compétence, fait valoir Saab, les entreprises hélvètiques « pourront acquérir des aptitudes et expertises leur permettant de soumissionner pour d’importants appels d’offres d’autres constructeurs aéronautiques dans le secteur civil et celui de la défense. »
« Nous menons actuellement des discussions avec des sociétés helvétiques – y compris des entreprises petites et moyennes – issues de toutes les régions de Suisse pouvant participer à ce projet de grande envergure », a affirmé Lennart Sindahl, le responsable de la division Aviation de Saab. Et d’ajouter : « Nous recherchons des entreprises disposant d’un savoir-faire avancé et fortement concurrentielles, capables de nous accompagner dans un partenariat à long terme et de sceller rapidement leur engagement dans le programme. »
