Le Japon envisage d’augmenter son budget de la Défense

La situation économique japonaise est loin d’être brillante. Le pays affiche une dette avoisinant 10.000 milliards d’euros, soit, selon le Fonds Monétaire International (FMI), 236% de son PIB, ce qui est un taux bien supérieur à celui de la Grèce (170%), de l’Italie (126%) et de l’Espagne (90%), ces trois pays ayant été contraints de prendre des mesures d’austerité pour espérer continuer à se financer auprès des marchés financiers.

Qui plus est, l’économie nippone est tombée en récession, en partie à cause des mauvais résultats de son commerce extérieur, notamment dus à un plongeon des exportations en direction de la Chine. Mais à la différence des pays en difficulté de la zone euro, le Japon a la maîtrise de sa monnaie. Ce qui permet au nouveau gouvernement japonais, emmené par le conservateur Shinzo Abe, de mener une politique de création monétaire afin de stimuler l’activité et la compétitivité, cette dernière ayant été victime de la hausse du yen par rapport aux autres monnaies au cours de ces dernières années.

Mais sans attendre les résultats de cette politique, le gouvernement japonais envisagerait d’augmenter le budget de la Défense à hauteur de 2%, et cela pour la première fois depuis 11 ans. C’est du moins ce qu’ont révélé deux quotidiens nippons, ce 5 janvier.

Ainsi, selon le journal Mainichi, il est question de porter les dépenses militaires japonaises à plus de 4.700 milliards de yen, soit 40,7 milliards d’euros, pour la prochaine année fiscale qui commencera en avril prochain. L’autre quotidien Asahi, a quant à lui précisé que cette hausse en bénéficierait principalement aux forces terrestres.

La raison de cet effort en faveur de la défense japonaise est à chercher du côté du différend territorial concernant les îles Senkaku, lesquelles sont disputées par la Chine et Taïwan. Depuis quelques mois, la tension monte entre Tokyo et Pékin au sujet de cet archipel, dont les fonds seraient riches en hydrocarbures. En outre, un second contentieux oppose le Japon et la Russie au sujet des îles Kouriles, administrées par Moscou. Un autre sujet de préoccupation pour les autorités japonaises est la menace balistique provenant de la Corée du Nord.

Pour assurer sa défense, le Japon peut compter sur ses propres ressources, mais aussi sur la présence d’un important contingent américain principalement basé à Okinawa (plus de 40.000 hommes). Les Etats-Unis fournissent par ailleurs des moyens de défense antimissiles ainsi qu’une grande partie de l’armement dont les forces d’autodéfense nippones sont dotées, via des licences concédées à des industriels locaux. Dans un avenir proche, Tokyo devrait ainsi recevoir des avions F-35 et s’apprêterait à commander des drones de surveillance HALE RQ-4 Global Hawk de Northrop Grumman.

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