Une résolution de l’ONU presse la Cédéao de préciser ses plans d’intervention au Nord-Mali

Ce n’est pas encore le feu vert demandé par Bamako à l’ONU pour une intervention militaire internationale au Nord-Mali pour l’aider à y chasser les groupes jihadistes qui en pris le contrôle au début de cette année. Mais la résolution adoptée à l’initiative de la France par le Conseil de sécurité des Nations unies, le 12 octobre, en pose les jalons.

Ainsi, ce texte, adopté à l’unanimité, demande au secrétariat général de l’ONU de travailler avec la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), qui envisage de former une force d’intervention au Mali (Micema), ainsi que l’Union africaine, afin de présenter dans les 45 jours qui viennent des « recommandations détaillées et applicables » en vue de cette opération. En clair, il s’agit d’en fixer les modalités en précisant les besoins en effectifs avec une évalution des coûts.

Dans le même temps, la résolution demande à Bamako et aux rebelles touareg, qui sont en partie responsable de la sitation au Nord-Mali étant donné qu’ils se sont alliés avec les islamistes contre l’armée régulière malienne, d' »entamer, dès que possible, un processus de négociations crédible. » Et elle invite également  les autorités maliennes de transition à oeuvrer au plus vite pour le retour à l’ordre constitutionnel, mis à mal par un coup d’Etat militaire le 22 mars dernier, en prenant des « mesures concrètes et un calendrier précis. »

Par ailleurs, le texte dénonce également les violations aux droits de l’homme commises dans le nord du Mali et demande, sous peine de sanctions, aux « groupes rebelles maliens de couper tout lien avec les organisations terroristes » comme al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).

Cela étant, il faudra donc une seconde résolution des Nations unies pour autoriser une intervention militaire internationale au Nord-Mali, le Conseil de sécurité s’étant dit « prêt à donner suite à la demande des autorités » maliennes une fois qu’il aura obtenu les précisions demandées. Seulement, nul ne sait quand un tel texte sera voté, surtout si les réponses attendues ne sont pas satisfaisantes ou si la planification envisagée des opérations est jugé insuffisante.

En tout cas, cela laisse un peu de temps pour réorganiser l’armée malienne. A cette fin, l’Union europénne envisagerait d’y envoyer 150 instructeurs militaires, comme elle l’a fait pour la Somalie. Cette option sera discutée par les ministres des Affaires étrangères des Etats membres le 15 octobre.

Quant à la France, directement concernée par cette affaire dans la mesure où elle compte 6 otages dans la région et qu’elle y a des intérêts économiques et stratégiques, le président Hollande a rappelé, le 11 octobre, qu’elle proposera un « soutien logistique » à la force mise sur pied par la Cédéao mais qu’elle n’enverra « pas d’hommes au sol », c’est à dire par des troupes « combattantes ».

Quant à savoir à quoi correspondrait exactement ce soutien logistique, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a précisé la semaine passée, que le recueil de renseignements en fait partie.

Par ailleurs, l’Algérie, qui est un acteur incontournable dans la région, a précisé sa position dans ce dossier, par une déclaration faite le 12 octobre par Amar Belani le porte-parole de son ministère des Affaires étrangères, à l’agence officielle APS.

« Contrairement à ce qui se dit, l’Algérie n’est pas exclusivement pour le tout politique et nous avons toujours affirmé qu’il est légitime de recourir à tous les moyens, y compris la force, pour éradiquer les groupes terroristes et leurs affiliés du crime transnational organisé dans le Sahel » a ainsi affirmé Amar Belani.

« Nous estimons toutefois, a-t-il ajouté, que l’usage de la force doit être conduit avec le discernement voulu pour éviter l’amalgame et la confusion entre les populations du nord du Mali qui ont des revendications légitimes et les groupes terroristes et les narcotrafiquants qui doivent constituer la cible parce qu’ils sont la source des menaces qui pèsent sur la région » a-t-il expliqué.

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