Somalie : Les Shebab exposent leurs revendications pour libérer leur otage français
Quelques jours après l’opération américaine qui a tué un responsable d’al-Qaïda, le kenyan Saleh Ali Saleh Nabhan, dans une région qu’ils contrôlent, les insurgés islamistes somaliens, les Shebab, ont publié un texte, rédigé à la fois en français et en somalien, pour exposer leurs « revendications politiques » pour libérer un officier de la DGSE, retenu en otage depuis juillet dernier.
Ainsi, les Shebab exigent :
– La cessation immédiate de tout soutien politique ou militaire au gouvernement apostat de Somalie et le retrait de tous les conseillers en sécurité de la Somalie
– Le retrait de toutes es forces croisées (ndlr: l’Amisom, la force de l’Union africaine déployée dans le pays), en particulier celle du Burundi »
– Le retrait (par la France) de toutes ses compagnies de sécurité présentes en Somalie
– Le retrait de la force navale française des côtes somaliennes (ndlr: qui luttent contre la piraterie maritime)
– La libération des moujahidines prisonniers dans les pays dont les noms seront communiqués plus tard
Le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, a réagi en déclarant qu’il est « complètement faux (de dire que la France soutient) un gouvernement illégal. C’est un gouvernement qui est né de l’assentiment général de la Somalie ».
Cela étant, il y a de quoi être inquiet sur le sort de l’officier de la DGSE, enlevé à Mogadiscio, le 14 juillet avec un de ses collègues qui, confié à la garde d’un autre parti islamiste, le Hezb al-Islam, est parvenu à s’échapper le mois dernier.
Les Shebab ont déjà annoncé leur intention de le juger en vertu de la loi coranique pour espionnage et l’accusent également d’avoir « recueilli des renseignements de sécurité » qui « auraient été exploités pour lancer des opérations venant des navires de guerre des croisés postés aux larges des côtes somaliennes ».
Par ailleurs, les insurgés islamistes ont revendiqué l’attentat suicide qui visé les forces de l’Amisom, le 17 septembre. Les terroristes ont fait exploser un véhicule piégé aux couleurs des Nations unies contre un convoi de militaires burundais qui se rendaient à une réunion d’état-major avec leurs collègues ougandais, au quartier général de l’Amison, situé dans l’enceinte de l’aéroport de Mogadiscio. Une autre voiture, semblable à la première, a explosé près des installations de la société de sécurité américaine DynCorps.
Selon le bilan de cette attaque qui a fait 16 victimes, 12 soldats Burundais ont été tués, dont le numéro deux de la force de paix, le général Juvénal Niyonguruza et un lieutenant-colonel. Le commandant en chef de l’Amison, le général ougandais Nathan Mugisha, a été légérement blessé.