Les tendances du terrorisme selon la diplomatie US
Le département d’Etat – l’équivalent du ministère des Affaires étrangères aux Etats-Unis – a publié, le 30 avril dernier, son rapport annuel concernant l’évolution du terrorisme dans le monde.
« L’Iran reste le plus actif des Etats qui soutiennent des mouvements terroristes » indique le document, qui précise que « l’implication » de ce pays « dans la planification et le financement d’attentats terroristes au Proche-Orient, en Europe et en Asie centrale a eu un impact direct sur les efforts internationaux pour promouvoir la paix, a menacé la stabilité économique dans le Golfe et ralenti la progression de la démocratie. » De fait, ce n’est un mystère pour personne que Téhéran soutient le Hamas et le Hezbollah libanais, via notamment la force al-Qods, une unité d’élite des Gardiens de la Révolution iraniens. Par ailleurs, le Pentagone a accusé plusieurs fois l’Iran d’apporter de l’aide apportée à des groupes terroristes actifs en Irak.
Autre pays dans le collimateur : la Syrie, qui a conclu une « alliance stratégique » avec l’Iran depuis quelques années. « Nous avons des liens stratégiques (…) qui ne forment pas un axe, comme d’aucuns le laissent entendre, mais qui servent les intérêts de la stabilité et de la puissance de cette région » a encore avancé le président Syrien, Bachar al-Assad, lors de la visite de son homologue iranien à Damas, le 5 mai. La Syrie est dénoncée également pour son soutien aux factions palestiniennes opposées à tout processus de paix – le chef du bureau politique du Hamas, Khaled Mechaal, vit à Damas – ainsi qu’au Hezbollah. Le rapport, qui rappelle la possible implication de la Syrie dans l’assassinat de l’ancien premier ministre libanais Rafik Hariri, note que Damas n’a pas fait d’efforts particuliers pour empêcher les infiltrations de djihadistes étrangers en Irak, malgré de fréquents contacts avec le gouvernement irakien au sujet de cette question.
Le Soudan figure lui aussi sur la liste noire des Etats qui soutiennent le terrorisme. Il est reproché à Karthoum un certain laxisme à l’égard des groupes terroristes qui viennent se réfugier sur le territoire soudanais. Le rapport cite le cas d’activistes du réseau al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), la branche nord-africaine du réseau d’Oussama ben Laden, et anciennement appelé GSPC. Enfin, Cuba fait l’objet d’une mention spéciale en raison de l’asile que le régime communiste continue d’accorder aux guérilleros marxistes des FARC et aux activistes du groupe indépendantiste et terroriste basque ETA.
Par ailleurs, le rapport estime qu’al-Qaïda et les réseaux qui lui sont affiliés demeurent à ce jour la principale menace terroriste dans le monde, même si « ils ont continué à perdre du terrain, à fois structurellement et dans l’opinion publique mondiale » en 2008. Cependant, le document estime que l’organisation de ben Laden « a reconstitué certaines de ses capacités opérationnelles d’avant le 11-septembre, en exploitant les régions tribales pakistanaises, en remplaçant ses lieutenants capturés et tués et en restaurant un certain contrôle de sa direction centrale, notamment par Ayman al-Zawahiri », qui s’est souvent exprimé au cours de ces dernières semaines via des enregistrements sonores diffusés par Internet.
Le Pakistan, où al-Qaïda refait ses forces, est aussi le pays où le nombre d’attaques terroristes a doublé par rapport à l’année précédente alors que celui des violences de ce type a baissé dans le monde. Ainsi, au niveau mondial, 15.765 personnes ont été tuées lors d’opérations terroristes contre 22.508 un an auparavant. Ce recul est notamment dû à l’amélioration de la situation en Irak, rendue possible par l’envoi de renforts militaires américains dans le pays, décidé par l’administration Bush en janvier 2007.