14 juillet : Focus sur le 2e Régiment de Hussards

Le maréchal Lyautey, l’aviateur Charles Nungesser er l’écrivain Roger Nimier ont tous les trois un point commun : le 2e Régiment de Hussards. Le premier y fût affecté pendant deux ans, alors qu’il était lieutenant, en 1880. Le second s’y illustra au début de la Première Guerre Mondiale avant de rejoindre l’aviation et de réaliser les exploits que l’on connaît. Enfin, le dernier s’y engagea en 1945 et cette expérience lui inspirera « Le Hussard bleu ». Ce roman donnera, dans les années 1950, l’idée à Bernard Franck de designer par l’expression « Les Hussards » ce mouvement littéraire opposé à l’existentialisme sartrien et à l’intellectualisme parisien de l’époque.

Le 2e Hussards a été créé en 1735 par le comte Esterhazy, ce qui en fait une des plus anciennes unités de l’armée française. Mais c’est avec son nouveau « mestre de camp », le marquis André-Claude de Chamborant de la Clavière que le régiment va s’illustrer lors de la Guerre de Sept Ans. Depuis cette période, les cavaliers du 2e Hussards sont appelés les « Chamborants. »

C’est en 1791 que le régiment prend son nom actuel. Il prend un part active aux batailles de la Révolution, notamment à Valmy, Jemmapes ou encore Wattignies. Un des plus beaux faits d’armes des Hussards est la prise de la flotte hollandaise immobilisée dans les glaces, à l’embouchure du Texel. Pendant la période napolénonienne, le 2e Hussards va inscrire deux batailles légendaires à son Etendard : Austerlitz et Friedland.

En 1844, on retrouve le régiment en Afrique du Nord, sous les ordres du maréchal Bugeaud, alors gouverneur de l’Algérie. Il s’y illustre contre les troupes d’Abd el-Kadher et notamment lors de la bataille d’Isly, au Maroc, où les 8.000 soldats français mettent en déroute les 30.000 cavaliers et fantassins du sultan du Maroc. Ses hommes se font appeler les « lions du désert ». En 1845, le 2e escadron du 2e Hussards et les Chasseurs à pied du 8e bataillon se font anéantir à Sidi Brahim.

Sous le Second Empire, le régiment prend participe à la campagne d’Italie et à l’instar d’autres régiments de cavelerie (16e et 20e Dragons par exemple), il est de la victoire de Solferino, remporté contre les hussards de l’archiduc Charles d’Autriche. Lors de la guerre de 1870, le 2e Hussards charge à Rezonville, Gravelotte et Metz.

Pendant la Première Guerre Mondiale, le régiment s’illustre notamment en Belgique, en Champagne. Son comportement au combat l’autorise à inscrire deux npms de bataille à son Etendard : Flandres (1914) et L’Avre (1918).

Lors de la Bataille de France de mai-juin 1940, comme d’autres régiments de cavalerie, le 2e Hussards est divisé en six Groupes de reconnaissance de division d’infanterie (GRDI). Lors de l’invasion de la zone libre en novembre 1942, une partie du régiment va rejoindre l’Afrique, sous l’impulsion du colonel Desazars de Montgaillard, et former le 5e régiment de Chasseurs d’Afrique. L’autre partie du 2e Hussards va combattre dans la Résistance en Auvergne.

Dissous le 20 février 1946, le régiment est reconstitué le 1er avril de la même année. Ses cadres vont être détachés dans d’autres unités pour participer à la guerre d’Indochine, comme ce sera le cas avec l’Afrique du Nord où ses éléments iront renforcer le 3e Hussards, le 3e Régiment d’Infanterie Coloniale (RIC) et le 25e Dragons.

Le 1er septembre 1962, il reçoit l’apport du 12e Dragons (Artois Dragons) et il se compose de 4 escadrons équipés d’automitrailleuses légères (AML). Jusqu’en 1979, le 2e Hussards, doté d’engins blindés de reconnaissance (EBR) est stationné à Orléans. Il est ensuite redéployé à Sourdun (77), au quartier de Lattre de Tassigny. Devenu régiment de reconnaissance du 3e Corps d’Armée, le 2e Hussards dispose de 4 escadrons d’AMX-10 RC et d’un escadron antichars (équipé de VAB-HOT puis de P4-Milan). Lors de la dissolution du 3e Corps d’Armée, le régiment est mis à la disposition de la 10e Division Blindée.

Depuis, le 2e Hussards a évolué, en devenant une unité spécialisée dans le renseignement, notamment d’origine humaine (ROHUM). Equipé de véhicules blindés légers (VBL), armés d’une mitrailleuse de 7,62 mm, son rôle est de s’infiltrer sur les arrières ennemis afin d’acquérir des données utiles pour la conduite des opérations.

Le régiment est fort de 850 cavaliers d’actives et d’une centaine de réservises. Il est organisé selon 6 escadrons : 4 de recherche du renseignement, représentant chacun 11 patrouilles de recherche blindée et 2-4 patrouilles spécialisées (radar, moto, nautique, etc), 1 de commandement et de logistique et 1 d’administration et de soutien.

Selon les bruits de couloir, le 2e Hussards (ou désormais Régiment blindé de recherche du renseignement) devrait prochainement quitter Sourdun et rejoindre Haguenau en Alsace. Ce redéploiement a mobilisé les élus de la municipalité, avec à leur tête le maire UMP Eric Torpier, ainsi que de Christian Jacob, député-maire de Provins et ancien ministre du président Chirac, le poids économique du régiment étant de 30 millions d’euros.

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