La Slovaquie envisage de céder ses avions MiG-29 à l’Ukraine

La semaine passée, le Premier ministre slovaque, Eduard Heger, a confirmé le don d’un système de défense aérienne S-300PMU à l’Ukraine, « à la suite de sa demande d’aide à l’autodéfense » pour contrer l’invasion de son territoire par la Russie. Et cela, après avoir obtenu la garantie qu’une batterie Patriot PAC-3 serait envoyée en Slovaquie par les États-Unis, en plus des trois autres déployées par les forces allemandes et néerlandaises dans le cadre de l’Otan.

Ce système S-300 est-il arrivé à bon port? Si l’on en croit l’état-major russe, une telle batterie, fournie par un « pays européen », aurait été détruite par des missiles de croisière Kalibr, alors qu’elle se trouvait dans un hangar situé dans la périphérie de la ville ukrainienne de Dnipro. Ce qui a été démenti par Bratislava par la suite. « Notre système S-300 n’a pas été détruit », a en effet assuré Lubica Janikova, la porte-parole du gouvernement slovaque, le 11 avril.

Quoi qu’il en soit, la Slovaquie a bien l’intention d’accentuer son aide militaire au profit de l’Ukraine. Ainsi, et alors que les forces aériennes ukrainiennes sont mises à rude épreuve, Eduard Heger a indiqué que son pays est désormais disposé à se séparer de ses 11 avions de combat MiG-29 pour les céder à Kiev, à la condition que son espace aérien soit protégé par les Alliés de l’Otan, dans l’attente des 14 F-16 « Viper » commandés auprès de Lockheed-Martin en 2018.

Selon son Premier ministre, la Slovaquie a en effet des « discussions très intenses » avec ses partenaires, afin de savoir « qui protégerait » son espace aérien dans le cas où elle céderait ses MiG-29 « Fulcrum » à l’Ukraine.

Cela étant, et même s’ils pourraient apporter une bouffée d’oxygène à la force aérienne ukrainienne, dans les MiG-29 qu’elle possède déjà sont à bout de souffle après plus d’un mois de guerre [d’autant que les installations pour les réparer ont été bombardées…], les dix appareils proposés par la Slovaquie ne pourront évidemment faire basculer le rapport de forces…

En tout cas, Bratislava estime que ces MiG-29, hérités de la période soviétique, seraient bien plus utiles aux pilotes ukrainiens qu’aux siens… « C’est un équipement dont nous voulons nous débarrasser de toute façon » car « sans les approvisionnements russes, un tel équipement n’est pas soutenable », a fait valoir M. Heger.

Mais cette aide ne s’arrêterait pas au don des MiG-29… En effet, le ministre slovaque de la Défense, Jaroslav Naï, a indiqué à l’agence de presse SITA que des discussions sont également en cours pour que les chars T-72 ou T-55 ukrainiens puissent être réparés en Slovaquie. En outre, il a également fait état de la possible livraison d’obusier automoteurs Zuzana 2000 à Kiev.

Cette pièce d’artillerie de 155mm est une version améliorée de l’obusier Dana, conçu à l’époque de la Tchécoslovaquie. La Garde nationale chypriote en est dotée, de meme que l’armée slovaque, qui en acquis 16 exemplaires entre 1998 et 2000. Il est d’ailleurs de les remplacer par une nouvelle variante, appelée Zuzana 2, dont 25 unités ont été commandés au groupe public KONŠTRUKTA-Defence.

Pour rappel, le groupe allemand Krauss-Maffei Wegmann a aussi proposé de livrer cent obusiers automoteurs PzH2000 à Kiev. Ceux-ci seraient prélevés parmi ceux mis en oeuvre par la Bundeswehr, qui, en échange, se verrait livrer du matériel neuf… mais à partir de 2024.

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