L’armée de l’Air et de l’Espace sollicitée pour aider les Émirats arabes unis à protéger leur espace aérien

Le 2 février, les Émirats arabes unis ont une nouvelle fait l’objet d’une nouvelle tentative d’attaque, menée au moyens de drones, dont trois auraient été interceptés par les forces locales. Et, contrairement aux fois précédentes, cette action a été revendiquée par le groupe Alwiyat al-Waad al-Haq [« Brigades de la juste promesse »], soupçonné d’avoir des liens avec des factions armées pro-iraniennes en Irak.

« Alwiyat al-Waad al-Haq continuera de mener des frappes jusqu’à ce que les Émirats cessent de s’ingérer dans les affaires des pays de la région, principalement le Yémen et l’Irak », a prévenu le groupe, dans son message de revendication, promettant que de futures frappes seraient « plus douloureuses ».

Ce communiqué a été salué par un haut responsable des rebelles Houthis, contre lesquels les Émirats mènent une intervention militaire au Yémen, dans le cadre d’une coalition dirigée par l’Arabie Saoudite. « Merci à l’Irak libre et à ses moujahidines », a en effet réagi Mohammed Ali al-Houthi, dans un message publié via Twitter [et qui a depuis été supprimé].

Pour rappel, disposant de drones et de missiles balistiques, les Houthis ont revendiqué trois tentatives d’attaques contre les Émirats arabes unis en janvier. La première a fait trois tués dans les environs d’Abou Dhabi, le 17 janvier, la seconde a visé la base aérienne d’al-Dhafra et la dernière a eu lieu à l’occasion de la visite aux Émirats du président israélien, Isaac Herzog, le 30 janvier.

Deux jours plus tard, les États-Unis ont annoncé qu’ils aideraient militairement les Émirats à faire face à cette menace avec l’envoi du « destroyer » USS Cole et d’avions de combat de 5e génération, dont le type n’a pas été précisé. Également liée par des accords de défense avec Abou Dhabi, la France va en faire de même.

« Les Émirats arabes unis ont été victimes de graves attaques sur leur territoire au mois de janvier. Afin de marquer notre solidarité à l’égard de ce pays ami, la France a décidé d’apporter un soutien militaire, notamment pour protéger leur espace aérien contre toute intrusion », a en effet indiqué Florence Parly, la ministre des Armées, via Twitter. Et d’ajouter : « France et Emirats arabes unis sont liés par un partenariat stratégique, notre contribution s’inscrit dans le cadre de l’application de notre accord de coopération de défense ».

L’État-major des armées [EMA] a ensuite précisé que ce sont les Émirats arabes unis qui ont « sollicité l’appui de la France au titre de l’accord de défense entre nos deux pays, signé en 1995 et renforcé en 2009 », après l’attaque du 17 janvier dernier. Et cela traduira donc par la participation des forces françaises « au renforcement du dispositif de défense aérienne du territoire émirien ».

Pour cela, les 7 Rafale de l’Escadron de chasse 1/7 Provence seront sollicités. Et ils seront « renforcés par des capacités de ravitaillement en vol et de défense sol-air », a indiqué l’EMA.

« Des opérations aériennes sont planifiées et conduites à partir de la base aérienne d’Al Dafra [BA 104], en étroite coordination avec les forces émiriennes, pour détecter et intercepter des attaques de drones ou de missiles de croisière visant les Émirats. Des avions de chasse Rafale conduisent ainsi, de manière régulière, des vols de surveillance au-dessus du territoire émirien », a conclu l’état-major.

À noter que, en novembre 2019, la France avait déployé la « task force Jaguar » sur la côte Est de l’Arabie Saoudite, après les attaques des sites pétroliers d’Abqaiq et de Kurais, revendiquées par les rebelles Houthis. L’existence de cette mission, confiée à l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] et mobilisant au moins un radar Giraffe AMB, avait été révélée par le président Macron lors de ses voeux aux Armées, en 2020. Depuis, elle n’a plus fait l’objet du moindre commentaire.

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