La Marine nationale reçoit son 27e [et dernier?] hélicoptère NH-90 Caïman…

Le 8 décembre 2011, la Marine nationale mettait en service son premier hélicoptère NH-90 Caïman NFH [Nato Frigate Helicopter] au sein de la Flottille 33F qui venait alors d’être réactivée sur la base aéronavale [BAN] de Lanvéoc-Poulmic. Et déjà, à l’époque, ce programme accusait cinq ans de retard par rapport au calendrier initial.

Dix ans plus tard, presque jour pour jour, le 27e et dernier NH-90 Caïman NFH doit être livré à la Marine nationale sur le site d’Airbus Helicopters, à Marignane. Et celui-ci rejoindra, comme le premier, la 33F.

« Les capacités et les performances du Caïman Marine apportent aux forces de surface, en particulier aux frégates multi-missions et aux frégates de défense aériennes, un outil de premier ordre pour la maîtrise du milieu aéromaritime, particulièrement adapté aux menaces modernes pour la lutte anti-sous-marine [sonar Flash, bouées acoustiques, torpilles MU90, liaison de données tactiques L11] », rappelle le ministère des Armées, dans le communiqué diffusé pour annoncer cette livraison.

Du moins est-ce vrai quand cet hélicoptère est disponible… Or, durant ces dix dernières années, il ne l’a pas été aussi souvent que souhaité. Ainsi, selon le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Pierre Vandier, seulement quatre appareils étaient aptes, en octobre dernier, à conduire les missions pour lesquelles ils ont été conçus. « Nous espérons atteindre dix ou onze [appareils] d’ici un mois [fin novembre, ndlr] », avait-il ajouté, soulignant les « difficultés considérables » en matière de Maintien en condition opérationnelle [MCO] des NH-90 Caïman.

« Cette situation est pour partie conjoncturelle, liée à des difficultés chez des sous-traitants. Nous avons aussi des difficultés structurelles qui impliquent de laisser une dizaine de machines chez l’industriel », avait ainsi expliqué le CEMM lors de son dernier passage devant la commission des Affaires étrangères et de la Défense du Sénat. Son prédécesseur, l’amiral Christophe Prazuck, s’était agacé, quatre ans plus tôt, sur le fait qu’il fallait « plus de 30 heures » de maintenance pour seulement une heure de vol.

Cela étant, l’une des difficultés est que les 27 NH-90 Caïman NFH n’ont pas tous été livrés au même standard, le dernier en vigueur étant le MR1. Aussi, a-t-il fallu mettre au niveau les appareils plus anciens, ce qui s’est révélé être une opération complexe.

Cependant, ces 27 NH-90 Caïman sont insuffisants pour permettre à la Marine nationale de tenir ses contrats opérationnels. C’est en effet ce qu’avaient affirmé les députés Jean-Jacques Ferrara et Jean-Pierre Cubertafon, dans un rapport publié en juillet 2020.

« Pour la marine, l’augmentation du parc à hauteur de dix appareils NH-90 NFH permettrait de lui donner les moyens de satisfaire le contrat opérationnel à l’horizon 2035, de renforcer notamment
les moyens logistique du groupe aéronaval, aujourd’hui sous dimensionnés, d’assurer les alertes contreterrorisme maritime et le besoin des forces spéciales mer », avaient en effet expliqué les deux parlementaires.

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