Sept Casques bleus de la Mission des Nations unies au Mali ont été tués par un engin explosif improvisé

Depuis qu’elle a été créée, en 2013, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilité du Mali [MINUSMA] a perdu plus de 145 Casques bleus, le plus souvent lors d’attaques menées par les groupes armés terroristes [GAT] qui sévissent le pays.

Dans le rapport sur le Mali qu’il a remis au Conseil de sécurité en octobre dernier, Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU, a ainsi fait état de 31 attaques ayant visé la MINUSMA, dont 15 dans la près de Kidal, 8 dans le secteur Gao, 4 dans celui de Moptio et 2 dans les régions de Ménaka et de Tombouctou, durant les trois mois précédents.

« Dans une déclaration du 25 juillet, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM] a revendiqué huit attaques commises dans le nord du Mali, notamment des attentats à l’engin explosif improvisé et des tirs directs contre les bases et les convois de la MINUSMA à Gao, Kidal, Tabrichat et Tessalit. Ces attaques ont fait suite à l’intensification des appels à l’action lancés par les groupes extrémistes au Mali », a par ailleurs relevé M. Guterres.

Alors que le dispositif militaire français déployé au Sahel est en train d’être réorganisé, le nombre d’attaques contre la MINUSMA demeure à un niveau élevé. Ainsi, ces derniers jours, plusieurs bases de la mission de l’ONU ont été visées par des tirs de mortier, notamment à Gao, Kidal et Ansongo dans le nord du Mali.

Et, ce 8 décembre, sept casques bleus qui escortaient un convoi logistique dans le centre du pays ont été tués par un engin explosif improvisé [EEI ou IED]. Trois autres ont été gravement blessés. Leur nationalité n’a pas encore été précisée.

« Un convoi logistique de la Force [MINUSMA] allant de Douentza à Sévaré a heurté un engin explosif. Un premier bilan fait état de sept Casques bleus décédés et trois grièvement blessés », a en effet indiqué la mission de l’ONU via Twitter. Et de préciser que cette attaque avait précisément eu lieu dans la zone de Bandiagara, dans la région de Mopti.

Cette attaque est survenue au lendemain de l’annonce du décès, à Dakar, d’un casque bleu qui avait été grièvement blessé après que son véhicule eut heurté un EEI entre entre Kidal et Tessalit.

« Rappelant que, conformément à la résolution 2589 (2021) du Conseil de sécurité du 18 août 2021, les actes de violence perpétrés contre les membres du personnel des Nations unies servant dans les opérations de maintien de la paix pourraient constituer des crimes de guerre », la MINUSMA.

Pour rappel, via la résolution 2589, adoptée en août dernier, le Conseil de sécurité a voulu renforcer la protection des Casques bleus, en insistant sur le fait que les « actes de violence perpétrés » à leur encontre sont susceptibles d’être considérés comme étant des « crimes de guerre ». Et le texte exige que les « États membres de l’ONU qui accueillent ou ont accueilli des opérations de maintien de la paix » prennent « toutes les mesures appropriées pour traduire en justice les auteurs de meurtres et de tout acte de violence contre le personnel de l’ONU.

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