Les forces russes vont recevoir 20 exemplaires du nouveau char T-14 Armata d’ici la fin 2021

Dévoilé officiellement le 9 mai 2015, lors de la grande parade militaire annuelle organisée à Moscou pour commémorer la fin de la Grande Guerre patriotique contre l’Allemagne nazie, le char T-14 Armata, développé par Uralvagonzavod, aurait dû entrer en service avant 2020. Du moins, tel était l’objectif affiché à l’époque. En outre, il était question d’en livrer 2’300 exemplaires aux forces terrestres russes. Seulement, ces ambitions ont depuis été revues à la baisse puisqu’il est question de livrer 500 unités d’ici 2027.

Pourtant, en 2017, et selon des propos rapportés par l’agence Tass, Dmitri Rogozine, alors vice-Premier ministre russe, avait assuré que les « tests opérationnels » du T-14 Armata se déroulaient « comme prévu ». Cela étant, il fallut attendre deux ans de plus pour qu’un lot de chars en version « expérimentale » fût livrée aux forces russes.

Et, d’après des confidences faites en avril 2020 par Denis Manturov, le ministre russe de l’Industrie et du Commerce, celles-ci en déployèrent quelques exemplaires en Syrie, afin d’évaluer leurs qualités militaires. Les premiers modèles opérationnels étaient alors attendus pour 2021.

Le T-14 Armata est « cher car subit encore des essais et une mise à jour supplémentaires après que le ministère de la défense a demandé des solutions techniques complémentaires afin de commencer les livraisons des exemplaires de série à partir de l’année prochaine, dans le cadre du contrat existant », avait alors expliqué M. Manturov.

Cet objectif sera-t-il tenu? La semaine passée, le général Alexander Shestakov a confié au journal Krasnaya Zvezda, édité par le ministère russe de la Défense, le projet Armata, qui comprend le T-14, le véhicule de combat d’infanterie T-15 et du char de dépannage T-16, était entré dans sa phase finale. Et de préciser que les essais d’État du char allaient s’achever en 2022. Ce qui laissait donc supposer que les livraisons seraient de nouveau retardées.

Mais il n’en sera rien. Du moins si l’on en croit le commandant Dmitri Repin, le chef par intérim du « 47e bureau de représentation militaire », cité par l’agence Tass à l’occasion d’une visite du vice-ministre russe de la Défense, Alexei Krivoruchko, à l’usine d’Uralvagonzavod à Nijni Tagil, le 26 novembre.

« Vingt chars T-14 Armata devraient être livrés avant la fin 2021 », a-t-il indiqué. « Des travaux sont actuellement en cours pour produire un lot pilote avant la fin des essais d’État afin d’en obtenir une évaluation opérationnelle » au sein des troupes, a expliqué le commandant Repin, qui n’a pas précisé les unités concernées par ces livraisons.

Pour rappel, le T-14 Armata est un char de 57 tonnes, propulsé par un moteur Diesel CTZ A85-3A à seize cylindre disposés en « X », d’une puissance de 1.500 ch. Mis en oeuvre par un équipage de trois hommes prenant place dans une capsule blindée à couches multiples, séparée des munitions, il est doté d’une d’une tourelle téléopérée, sur laquelle est monté un canon de 125 mm, et d’une suite de capteurs, de radars, de caméras à haute résolution et d’un système de protection active de type Afganit. Son armement est complété par des missiles anti-char Sokol, une mitrailleuse de 12,7 mm et d’un canon de 30 mm. Une version sans équipage est également en cours de développement.

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