La Grèce serait sur le point de commander trois frégates Belh@rra et trois corvettes Gowind à Naval Group

Après l’annonce d’une commande de six avions Rafale supplémentaires, le 11 septembre dernier, la Grèce va-t-elle choisir des navires français pour moderniser ses forces navales? En effet, selon plusieurs médias spécialisés grecs, Athènes serait sur le point de commander trois frégates de défense et d’intervention [FDI] « Belh@rra » ainsi que trois corvettes de type « Gowind » auprès de Naval Group.

Pour rappel, initialement, la Grèce avait lancé un appel d’offres portant sur l’acquisition de quatre frégates et la modernisation de quatre autres frégates [anciennes] de type Meko 200. Et il était demandé aux participants de proposer une solution intérimaire, afin de combler un vide capacitaire avant la livraison des navires à la marine grecque.

Au départ, le français Naval Group faisait figure de favori étant donné que, en octobre 2019, Athènes avait signé une lettre d’intention en vue d’un éventuelle commande de deux frégates « Belh@rra ».

Seulement, l’américain Lockheed-Martin proposa, à un prix « sacrifié » quatre frégates de type MMSC [multi-mission surface combatants], dérivées de la classe Freedom, développée dans le cadre du programme « Littoral Combat Ship » [LCS]. Et, en prime, il était offert à l’industrie navale grecque de participer au projet FFG[X], consistant à produire dix frégates de type « Constellation » pour l’US Navy.

Pendant un temps, et même si les MMSC ne correspondaient pas exactement aux besoins exprimés par la marine grecque, l’offre américaine semblait tenir la corde… Mais aucune décision ne fut prise par Athènes, qui lança donc un appel d’offres, auquel répondirent Naval Group, Lockheed-Martin, Damen [Pays-Bas], Fincantieri [Italie], Babcock [Royaume-Uni] et Blohm + Voss [Allemagne].

Depuis, les industriels n’ont eu de cesse de préciser et d’affiner leurs offres. C’est ce qu’a encore fait récemment Lockheed-Martin qui, avec le soutien de l’US Navy, a proposé le transfert de croiseurs de type Ticonderoga et/ou de navires de classe Freedom déclassés.

C’est donc dans ce contexte que Naval Group a pris le contre-pied de tout le monde en proposant à Athènes trois frégates Belh@rra et trois corvettes de type Gowind 2500 en guise de solution intermédiaire. Et selon des informations publiées le 25 septembre par le magazine spécialisé grec « Militaire », cette offre aurait les faveurs des autorités grecques.

Jusqu’alors, l’offre française reposait sur la cession à la Grèce de la frégate anti-aérienne [FAA] Jean Bart, récemment retirée du service, et de la frégate anti-sous-marine [FASM] Latouche-Tréville, dont le désarmement était prévu en 2022.

Une solution « intermédiaire » basée sur la corvette Gowind 2500 peut en effet être pertinente par rapport à celle soumise par la partie américaine, les coûts de possession d’un croiseur Ticonderoga, par exemple, étant particulièrement élevés.

D’une longueur de 102 mètres pour déplacement de 2.600 tonnes, la corvette Gowind 2500 dispose d’une autonomie de 3.700 nautiques et navigue à la vitesse de croisière de 15 noeuds. Armée par un équipage de 65 à 80 marins [contre plus de 360 pour un croiseur américain], elle est munie de torpilles, de 16 missiles surface-air VL Mica, de 8 missiles antinavire Exocet MM40 Block 3, de deux canons Nexter Narwhal téléopérés de 20 mm, d’une tourelle Oto-Melara de 76 mm et d’un hélicoptère.

Enfin, équipée du système de combat SETIS et d’un « Panoramic Sensors and Intelligence Module » [PSIM], qui, sur trois étages, regroupe un mât intégré, un radome en matériaux composites pour abriter le radar de surveillance, un centre opérationnel, un local de transmission et des espaces techniques, la corvette Gowind a la capacité de mettre en oeuvre un sonar de coque ainsi qu’une antenne remorquée.

Aussi, « c’est un grand saut qualitatif pour la Marine [grecque] qui pourra protéger convenablement ce que la Turquie tente de remettre en cause : sa souveraineté non seulement en mer Égée, mais aussi en Méditerranée », a commenté « Militaire », dont les informations ont été reprises par d’autres médias.

Comme OnAlert, qui se demande si ce dossier des frégates sera abordé ce 27 septembre, à l’occasion d’une visite que le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, doit faire à Paris, où il doit assister au vernissage de l’exposition « Paris-Athènes : Naissance dela Grèce moderne » au musée du Louvre. Le chef du gouvernement grec sera rejoint par ses ministres des Affaires étrangères, Nikos Dendias, et de la Défense, Nikos Panagiotopoulos.

En tout cas, citant des sources gouvernementales, ce passage de M. Mitsotakis à Paris devrait être l’occasion de relancer les discussions sur la signature d’un accord de défense entre la France et la Grèce, avec, à la clé, une clause de défense mutuelle.

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