La Direction générale de l’armement annonce le tir réussi d’un missile balistique M51

Ce 28 avril, l’US Air Force a fait décoller un avion RC-135S « Cobra Ball », doté de capteurs permettant de suivre la trajectoire d’un missile balistique, pour une mission vers les Bermudes, c’est à dire dans l’une des zones ayant fait l’objet d’un avertissement de navigation émis pour le compte de la Direction générale de l’armement – Essais de missiles [DGA-EM].

Pour rappel, entré en vigueur le 27 avril, pour une durée de trois semaines, cet avertissement de navigation définissait quatre zones au départ du site de la DGA-EM implanté à Biscarrosse [Landes]. Les trois premières semblaient correspondre au point de chute d’un étage d’un missile balistique.

Quant à la dernière, ses coordonnées la situaient nettement à l’écart de la trajectoire passant par les trois précédentes. D’où des interrogations sur les intentions de la DGA. Un essai de missile M51.3 était-il sur le point d’être effectué? Ou s’agissait-il du VMA-X, le planeur hypersonique dont le développement avait été annoncé en janvier 2019, pour un test en 2021?

Il n’aura finalement pas fallu attendre longtemps pour avoir un [début] de réponse. En effet, ce 28 avril, le ministère des Armées a annoncé le succès d’un tir d’essai de missile M51 [évidemment sans charge militaire], depuis le site de la DGA EM à Biscarrosse.

« Le missile a été suivi tout au long de sa phase de vol par les moyens de DGA Essais de missiles. La zone de retombées se situe en Atlantique Nord à plusieurs centaines de kilomètres de toute côte », précise le ministère des Armées. Et d’ajouter : « Ce tir, réalisé dans le cadre du programme M51, démontre à nouveau l’excellence de la haute technologie que les industries françaises mettent en œuvre dans ce domaine. »

La dernière fois qu’un tir de missile M51 a été effectué depuis Biscarrosse remonte au 30 septembre 2015. La version de l’engin testé à l’époque n’avait pas été précisée par la DGA. Mais il y avait tout lieu de penser qu’il s’était agi d’un M51.2.

Là encore, dans son communiqué, le ministère des Armées ne précise pas la version du missile M51 qui vient d’être tiré. Il est probable qu’il s’agisse de la dernière évolution de ce dernier [M51.3], dont le développement a débuté en 2014, en vue d’une mise en service au sein de la Force océanique stratégique [FOST] à partir de 2025.

Par rapport aux précédents modèles, le missile M51.3 aura une portée plus longue de plusieurs centaines de kilomètres grâce à un troisième étage amélioré. Il devra être en mesure de déjouter les capacités futures en matière de défense anti-missile.

Depuis novembre 2006, et avec celui qui vient d’être effectué ce 28 avril, le programme M51 a donné lieu à dix tirs d’essais, dont un réalisé en juin 2020 depuis le sous-marin nucléaire lanceurs d’engins [SNLE] Le Téméraire. Un seul s’est soldé par un échec, conséquence de « lacunes dans les plans qualité des industriels ».

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