La frégate de surveillance Germinal a intercepté 4,2 tonnes de cocaïne

En novembre 2006, aux Antilles, la frégate de surveillance Ventôse, avec l’appui d’un avion de patrouille maritime Atlantique 2, avait arraisonné le Ciudad de Oviedo, un cargo qui, battant pavillon panaméen, recelait dans ses cales pas moins de 4,3 tonnes de cocaïne. Ce record n’a jamais été battu à ce jour. Pourtant, il s’en est fallu pour qu’il le soit, le 17 janvier dernier.

En effet, ce jour-là, la frégate de surveillance Germinal, qui relève des Forces armées aux Antilles [FAA], a intercepté un bâteau de pêche à l’allure suspecte. Et il y avait de quoi puisque 177 ballots contenant un total de 4,2 tonnes de cocaïne ont été découverts à son bord par l’équipe de visite du navire français.

« Le record d’une saisie de cocaïne par la Marine nationale remonte à 2006 avec 4,3 tonnes. Un tel volume correspond à une valeur marchande de l’ordre de 130 millions d’euros à la revente en France. Cette opération est un vrai coup dur pour les trafiquants, je m’en félicite », a commenté Florence Parly, la ministre des Armées, via Twitter.

Pour le moment, la Marine nationale n’a pas donné les détails de l’arraisonnement de ce navire de pêche, si ce n’est qu’il a été conduit « dans le respect du droit international ».

« Cette opération d’envergure est le fruit d’une étroite coopération avec de nombreux pays étrangers et structures internationales. Sous la coordination du secrétariat général de la mer [au profit du premier ministre responsable de l’Action de l’État en mer] et, localement, du préfet de la Martinique comme délégué du gouvernement dans ce domaine, cette opération réalisée par les FAA a également mobilisé l’office antistupéfiants [OFAST], la direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières [DNRED], les garde-côtes des douanes et la juridiction interrégionale spécialisée [JIRS], a souligné la Marine nationale, qui n’a voulu oublier personne.

La cargaison de drogue a depuis été détruite à Fort-de-France. Selon France Antilles, le pays du pavillon du bateau arraisonné, qui n’a pas non plus été précisé, n’a pas souhaité se dessaisir de l’affaire. Ce qui fait les 8 marins interpellés lui ont été remis.

Quoi qu’il en soit, pour donner la mesure du coup que vient de porter la frégate « Germinal » aux trafiquants, la quantité de cocaïne saisie en 2019 par la DIPJ [Direction interrégionale de la police judiciaire] Antilles-Guyane avait été de 2,77 tonnes, selon des données de l’office anti-stupéfiant [OFAST].

« Le trafic aux Antilles est surtout à destination de l’Europe et de la France métropolitaine en particulier et donc il y a aussi aux Antilles la problématique des mules [les passeurs de drogue, ndlr]. Car les mules ne sont que le flux sortant des Antilles et s’il y a un flux sortant, c’est qu’il y a un flux entrant de cocaïne et elle rentre par le trafic inter-îles. Donc, on essaye de mieux lutter contre ce trafic inter-îles », avait récemment expliqué le commissaire divisionnaire Christian Nussbaum, le patron de la DIPJ Antilles-Guyane, à RFI.

Et d’ajouter : « Quand la cocaïne est aux Antilles, les cartels sont loin. Ce ne sont plus eux qui ont la main sur la marchandise et celle-ci ne leur appartient déjà plus. On a affaire, dans le cadre de ce trafic, à de gros trafiquants locaux, Antillais, de Sainte Lucie ou de la Dominique, qui sont en affaire avec des gros trafiquants qui sont en métropole. Ce sont des opérateurs locaux, il est très rare que des gens originaires des pays producteurs soient impliqués […] Ceux qui sont à la tête du trafic aux Antilles sont des malfaiteurs notoires qui sont déjà d’envergure. Ils chapeautent le flux rentrant et ils délèguent le flux sortant. »

Photo : © Marine nationale

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