Le groupe turc BMC a dévoilé un char associant le châssis d’un Leopard 2 avec la tourelle d’un Altay

Lors de l’édition 2018 du salon de l’armement terrestre EuroSatory, KNDS, la co-entreprise formée par Krauss Maffei Wegmann et Nexter Systems, avait présenté l’Euro Main Battle Tank, un char de combat issu d’un projet lancé un an plus tôt et association le châssis d’un Leopard 2A7 allemand à la tourelle de 120 mm à chargement automatique du Leclerc français. Ce qui n’était pas évident étant donné qu’il fallut intégrer des interface mécaniques et électroniques différents.

Quoi qu’il en soit, cette idée a sans doute inspiré le groupe turc BMC, à qui a été confié le programme de char de combat « Altay ». Seulement, faute de moteur et de système de transmission, ce dernier fait face à des difficultés majeures. Ne pouvant se tourner vers les équipementiers allemands MTU et Renk en raison d’un embargo décidé par Berlin après l’intervention turque dans le nord de la Syrie, des discussions sont en cours avec deux sous-traitants du sud-coréen Hyundai Rotem, à savoir Doosan et S&T Dynamics, afin de trouver une solution.

En attendant, BMC a donc trouvé une solution en intégrant la tourelle de l’Altay à un châssis modifié du Leopard 2A4, un char actuellement utilisé par l’armée turque. Une photographie de cet engin a été diffusée à l’occasion d’une cérémonie organisée le 23 janvir, à l’occasion de la livraison de 13 obusiers « Firtina », c’est à dire des K-9 sud-coréens fabriqués sous licence en Turquie.

Cependant, la production de l’Altay étant encore incertaine, alors qu’une commande portant sur 250 exemplaires a été signée en 2018, l’objectif de BMC avec ce char « Leopard-Altay » n’est pas clair. Si des médias turcs ont avancé qu’il s’agissait d’une initiative visant à démonter les capacités du groupe, il n’est pas impossible que ce projet entre dans le cadre d’une modernisation plus vaste des Leopard 2A4.

Pour rappel, la tourelle de l’Altay est dotée d’un canon MKEK de 120 mm L55 à âme lisse, d’un bloc optronique télescopique YAMGOZ pour une surveillance sur 360°, d’un système de protection active AKKOR et d’un kit de détection laser.

A priori, il semblerait que le canon du « Leopard/Altay » ne soit pas un L55 [produit en Turquie via une licence accordée par Rheinmetall] mais un L44 de 120 mm, comme les Leopard 2A4.

Actuellement, ces derniers font déjà l’objet d’une modernisation, basée sur les retours d’expérience [RETEX] des récents engagements en Syrie, au cours desquels des vulnérabilités furent identifiées, notamment au niveau de leurs flancs et de la partie arrière de leur tourelle.

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