L’épave du sous-marin français « Ariane », coulé en juin 1917, a été trouvée au large de la Tunisie
Juin 1917. Décidé à réagir à l’activité sous-marine allemande au large de la Tunisie, le préfet maritime de Bizerte donna l’ordre à l’Ariane, un sous-marin d’environ 410 tonnes de type « Clorinde Modifié », commandé par le lieutenant de vaisseau Léon Viort, de partir en patrouille avec le torpilleur Bourrasque.
Les deux navires appareillèrent de Tunis dans la nuit du 18 au 19 pour une mission à l’est du cap Bon. À l’aube, le topilleur se plaça par le travers tribord de l’Ariane, à 400 mètres environ, afin de suivre sa prise de plongée.
Mais, à cet instant, le sous-marin, avec 30 marins à bord, fut touché par deux torpilles au niveau de sa proue alors qu’il était encore en surface. Il coula en quelques minutes. Seulement huit membres de son équipage purent être sauvés. Alors qu’il s’apprêtait à fêter son trente-septième anniversaire, le lieutenant de vaisseau Viort fut retrouvé à la surface… Mais trop tard. Et la Bourrasque ne parvint à repérer l’assaillant.
Justement, au sujet de ce dernier, et malgré les contradictions entre les sources, tout laisse à penser que le sous-marins UC-22, commandé par le Kapitän-leutnant [KL, lieutenant de vaisseau, ndlr] Heino von Heimburg, fut celui qui causa la perte de l’Ariane. Cet officier de marine allemand avait précédemment coulé plusieurs sous-marins alliés, dont les HMS E-7 et E-20 de la Royal Navy ainsi que le Medusa de marine italienne. Durant la seconde guerre mondiale, serviteur zélé du régime nazi, il sera activement recherché par les autorités françaises pour crime de guerre, avant d’être enlevé par les Soviétiques et de mourir dans un camp de prisonniers.
Quant au lieutenant de vaisseau Viort, il sera fait chevalier de la Légion d’Honneur à titre posthume. Et il n’a pas été oublié puisque son nom sera donné la promotion 2016 de la Préparation militaire marine [PMM] du Gard.
Depuis ce 19 juin 1917, la position de l’épave de l’Ariane n’était pas connue avec exactitude. C’est désormais chose faite, grâce à un club de plongée local. Ce dernier a en effet indiqué l’avoir découverte le 21 septembre, à 50 mètres de profondeur, au large du cap Ras Adar.
Normalement, les navires de guerre coulés sont considérés comme des sépultures [tout en étant susceptibles de présenter un danger en raison des munitions ou des substances dangereuses qui se trouvaient à leur bord au moment de leur naufrage]. En outre, un État n’a aucun droit de propriété sur l’épave d’un navire militaire [cela vaut aussi pour un aéronef] découverte dans les eaux où s’exerce sa souveraineté. Il ne peut assure que le contrôle à leur accès.
L’épave de l’Ariane appartient donc à la France. En outre, comme ce sous-marin a coulé il y a plus d’un siècle, son cas relève de la Convention sur la protection du patrimoine culturel subaquatique, laquelle stipule que de telles épaves ne doivent ni « déplacées » [sauf pour raison scientifique], ni « pillées ou dispersées ».
Photo : sous-marin « Andromaque », qui appartenait à la même classe que celle de l’Ariane
Espérons que ce ‘cimetière militaire’ sera respecté, et ne sera pas une attraction pour les clubs de plongée (mais 50 m, c’est profond).
je ne sais pas ce que représente la plongée en matière de fréquence de coté de la Méditerranée mais 50m est une pratique courante en france. Dommage qu’il ne soit pas sur nos cotes, on à déjà le rubis accessible aux plongeurs et un Ariane interdit de plongée.
Pour info, 50 m c’est à la portée de quasiment n’importe quel plongeur sportif qui détient le brevet adapté…
@Raymond75
Vous allez un peu vite..
Profond… oui pour le novice…. pour un bon amateur c’est faisable et pour un plongeur professionnel c’est tout à fait dans la zone.. J’en connais qui y atteignent cette profondeur en apnée pour s’amuser… cela sont moins nombreux…
La visibilité par 50m de fond est excellente.
Dommage que le plongeur n’ait pas utilisé – au moins ponctuellement – un projecteur (ou grosse lampe) pour révéler toutes les (vraies) couleurs.
J’espère que l’on s’attellera bientôt à retrouver l’épave du Surcouf, que l’on puisse enfin percer le mystère de sa disparition. Les techniques modernes d’exploration du plancher océanique le permettent aujourd’hui. (En témoignent les découvertes en série de ces dernières années : les cuirassés Musashi et USS Nevada, le sous-marin ARA San Juan, la Minerve, etc.)
Il est attendu le 19 février 1942 à Cristobal, port principal de la ville de Colon, où il n’arrivera jamais …
car dans la nuit précédente, confondu avec un grand sous-marin « ennemi », il sera bombardé et coulé par l’aviation américaine… Les honneurs doivent être rendu à l’équipage de Surcouf avec une plaque posée sur son kiosque
Beaucoup des nouvelles sur les épaves des sous-marins français.
Émouvant.