La Serbie a l’intention de renforcer son aviation de combat avec au moins 20 avions de plus

Bien que l’Union européenne a récemment tenter de le relancer, le dialogue entre la Serbie et le Kosovo [ancienne province serbe ayant proclamé son indépendance en 2008, ndlr] est au point mort. Il faut dire que le contexte actuel n’aide pas, avec un président kosovar, Haschim Taçi, qui, suspecté d’avoir pris part à un trafic d’organes prélevés sur des prisonniers serbes quand il était à la tête de l’UCK, est sous le coup d’une inculpation pour crime de guerre.

Même si la reconnaissance de l’indépendance du Kosovo ouvrirait la voie à une adhésion à l’Union européenne, la Serbie continue de ne pas vouloir en entendre parler. En outre, Belgrade entend que soit réglé le statut des Serbes restés dans son ancienne province ainsi que celui des sites religieux orthodoxes. De son côté, Pristina exige des réparations de guerre. En 2018, l’idée d’échanger des terrioires entre les deux capitales avait été avancée. Mais elle est restée sans suite.

Un autre point qui dérange les autorités serbes concerne les livraisons d’équipements militaires dont bénéficient les forces kosovares… Le président serbe, Aleksandar Vucic, l’a de nouveau souligné le 26 juillet, lors d’une visite à un bataillon de chars, à Sremska Mitrovica.

« Les Américains, les Turcs et les Allemands prennent soin de leur enfant bien-aimé », a lancé M. Vucic en évoquant le Kosovo. Et, effectivement, les États-Unis ont récemment livré 42 véhicules de type Humvee à Pristina.

Dans le domaine militaire, la Serbie se repose essentiellement sur la Russie, qui lui a livré des MiG-29 et des systèmes de défense aérienne Pantsir S-1, ainsi que sur la Chine, à qui elle a commandé des drones tactiques armés CH-92A. La France fait également de ses fournisseurs, via un contrat concernant des missiles sol-air MISTRAL 3.

Quoi qu’il en soit, Aleksandar Vucic a estimé qu’il est encore nécessaire de renforcer les capacités des forces serbes. S’il a évoqué d’acquérir des véhicules blindés Lazar BVT-SR-8808-MRAP et PASARS-16 ainsi que des systèmes robotisés Milos auprès de l’industrie locale, le président serbe a surtout insisté sur le renouvellement des moyens aériens, via l’achat d’avions de combat.

Cela étant, le président serbe n’a donné aucune précision sur le type des appareils dont il serait question d’acquérir, tout en réfutant toute idée de « course aux armements ». Mais cela n’a pas empêché certains médias d’affirmer que Belgrade avait l’intention de se procurer 20 avions T-7A RedHawk [produit par Boeing en collaboration avec le suédois Saab] auprès des États-Unis. Et que, en cas de refus, le choix se porterait sur des Su-25 « Frogfoot ».

Mais selon les experts sollicités par le journal en ligne Vesti Online, le général Kovacevic, un ancien aviateur, a estimé que « tout avion de génération 4+ serait génial ».

« Ce genre d’achat est en grande partie une question de politique. Les avions russes nous conviendraient mieux en raison de leur technologie et de notre expérience en matière de formation et de maintenance. Mais nous pouvons rapidement former notre personnels afin d’utiliser des avions occidentaux, comme le Gripen suédois. Nous avons déjà des radars d’origine suédoise et américain dans nos armées », a expliqué le général Kovacevic.

« Sur la base des expériences du conflit dans l’ex-Yougoslavie, puis des guerres en Syrie et en Ukraine, le Su-25 serait le bon choix pour nous », a fait valoir Milan Galović, un expert des questions militaires.

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