Pour transférer les malades, l’ALAT enchaîne les missions; Le transport militaire aérien européen sollicité

Quelques jours avant le lancement de l’opération « Résilience », le 25 mars, plusieurs missions ont été assurées par les armées pour soulager les hôpitaux dont les capacités d’accueil étaient saturées par l’afflux de malades atteints de Covid-19. Plusieurs vols d’avions ravitailleurs A330 MRTT « Phénix » de l’armée de l’Air ont ainsi été organisés quand la Marine nationale envoyait le porte-hélicoptères amphibie [PHA] Tonnerre à Ajaccion pour transférer des patients vers des établissements hospitaliers vers Marseille.

Le 28 mars, l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT] a été sollicitée à son tour. Ainsi, un NH-90 TTH « Caïman » du 1er Régiment d’Hélicoptères de Combat [RHC] de Phalsbourg a trandféré deux patients atteints de Covid-19 de Metz vers Essen, en Allemagne.

« Cette procédure de transfert de patients en réanimation a été définie après une phase d’expérimentation et de certification exécutée dans des délais restreints par l’aviation légère de l’armée de terre, appuyée par le 2e Régiment de Dragons, et en coordination avec le SAMU et les autorités sanitaires », explique le ministère des Armées.

Pour rappel, le 2e Régiment de Dragons est l’unité d’appui nucléaire, radiologique, biologique et chimique [NRBC] de l’armée de Terre.

La soute des NH-90 Caïman peut être configurée pour transporter deux patients en réanimation. Durant le vol, ils sont accompagnés par du personnel du SAMU, dont l’équipement est arrimé à l’appareil. « Le personnel militaire qui armera la soute sera muni d’équipement de protection fourni par le SAMU, tandis que le poste de pilotage sera séparé de la soute par un dispositif de protection mis en place par les équipes spécialisées NRBC du 2e régiment de dragons », précise le minstère des Armées.

Au total, durant la journée du 28 mars, les hélicoptères NH-90 Caïman de l’ALAT ont effectué trois missions. En effet, une seconde a été assurée pour acheminer des patients de Mulhouse vers un hôpital de Genève [Suisse] et une troisième a transporté deux autres malades hospitalisés à Vesoul vers Clermont-Ferrand.

D’autres missions de ce type sont programmées pour ce 29 mars [et sans doute les jours suivants] afin de « continuer à désengorger les hôpitaux. »

Dans le même temps, le Commandement européen du transport aérien [EATC] a été sollicité pour transférer des patients vers des hôpitaux moins surchargés. Ainsi, un A400M « Atlas » allemand médicalisé doit transporter des patients hospitalisés à Strasbourg vers Ulm, en Allemagne, après avoir assuré une mission de même nature au profit de l’Italie [avec l’évacuation de malades de Bergame vers Cologne].

L’EATC a vu le jour en septembre 2010, avec la participation de quatre pays, dont la France, l’Allemagne, les Pays-Bas et la Belgique. Depuis, trois autres États européens l’ont rejoint, dont le Luxembourg, l’Espagne et l’Italie.

L’idée de ce commandement est de mettre sa disposition les avions de transport appartenant aux forces aériennes de ses pays membres, lesquelles peuvent les retirer à tout moment en cas de nécessité. Par exemple, il permet de solliciter un A400M français pour emporter du fret italien quand un Transall C-160 allemand le sera pour transporter des soldats néerlandais.

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