Terrorisme : Interpellés à Brest, 7 suspects appartenant à la mouvance jihadiste vont être mis en examen

Le 20 janvier, 7 individus appartenant à la mouvance jihadiste ont été interpellés à Brest, Guissény et à Loc-Eguiner [Finistère] par la Direction générale de la sécurité intérieure [DGSI] dans le cadre d’une information judiciaire pour association de malfaiteurs terrorisme criminelle.

Après avoir été placés en garde à vue dans des commissariats de la région, ces sept hommes, âgés de 16 à 38 ans, ont été transférés dans les locaux de la DGSI à Levallois-Perret [Hauts-de-Seine]. Et ils doivent désormais être présentés à un juge d’instruction en vue de leur mise en examen.

Selon des sources proches de l’enquête citées par l’AFP, un certain Mohammad D. serait le « personnage central » de cette affaire. Né en Syrie il y a une trentaine d’années, cet individu est arrivé en France au début de l’année 2015, en possession d’un « passeport palestinien ». Puis il a obtenu le statut de réfugié quelques mois plus tard. Or, il est soupçonné d’avoir appartenu à l’État islamique [EI ou Daesh].

Cela rappelle l’affaire Ahmed H. du nom d’un ressortissant irakien ayant aussi obtenu le statut de réfugié en France. Installé à Lisieux, il avait été interpellé en mars 2018, alors qu’il était soupçonné d’avoir été un cadre de l’EI et participé au massacre de Tikrit, en juin 2014.

Selon les éléments disponibles, Mohammad D. aurait fini par « agréger » plusieurs individus radicalisés de la région brestoise et faisant, à ce titre, d’un suivi de la part des services spécialisés. Tel a été le cas d’un commerçant, dont la boucherie halal, à Brest, a servi de lieu de rendez-vous.

Au lendemain des attentats du 13 novembre 2015, cet individu avait été arrêté et condamné à trois ans de prison avec sursis pour « apologie du terrorisme ». Selon le Télégramme, les policiers avaient trouvé chez lui, à l’époque, 15.000 euros et des images de propagande jihadistes. En outre, il avait été soupçonné d’avoir eu le projet de partir en Syrie, avec son épouse [également radicalisée] et ses deux enfants.

D’après l’AFP, les perquisitions menées après l’interpellaton de ces 7 individus n’ont pas permis de mettre main sur des armes ou des explosifs. En revanche, les policiers ont découverts des tutoriels sur la fabrication d’explosifs et de poison, ainsi que du matériel de propagande et des allégeances au nouveau chef de Daesh [qui serait Amir al-Salbi, ndlr].

On ignore encore quelles étaient les intentions de cette cellule. Le fait qu’elle ait été implantée à Brest peut laisser penser que les suspects envisageaient sans doute de s’en prendre aux marins des écoles de la Marine ou de la base navale. Mais d’après les enquêteurs, les « grands rassemblements » auraient fait partie de leurs « cibles potentielles ».

Par ailleurs, à Épinal, un autre individu, « fiché S » pour radicalisation et « connu pour se déplacer en fauteuil roulant » [d’après Vosges Matin] a également été interpellé par la police. Lors de la perquisition de son domicile, les enquêteurs ont trouvé de la poudre noire, du matériel électrique, une cocotte minute et une grosse quantité de boulon. Soit le nécessaire pour confectionner une bombe artisanale.

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