Les équipages d’avions de combat auront une nouvelle protection contre le risque nucléaire, biologique et chimique

Ces dernières années, les attaques chimiques en Syrie [ainsi qu’en Irak, où l’État islamique a utilisé du gaz moutarde, ndlr] ou encore la tentative d’assassinat au Novitchok contre un ancien officier du renseignement russe [le colonel Sergueï Skripal, ndlr] en Angleterre, sans oublier les projets d’organisation jihadiste de commettre des attentats avec des bombes dites « sales », c’est à dire contenant des matériaux radioactifs, ont rappelé que la menace NRBC [Nucléaire – Radiologique – Biologique – Chimique] était toujours aussi importante…

Aussi, la Direction générale de l’armement a accentué ses efforts dans ce domaine, notamment avec son « cluster » d’innovation Ginco et ses travaux dans le cadre du programme EPIA [Ensemble de protection individuel des armées] qui vise à remplacer les tenues et les masques de protection NRBC actuellement en dotation au sein des forces françaises.

Cependant, les équipements mis au point pour EPIA ne conviendront pas à certaines spécialités, comme les équipes de décontamination, qui seront dotées de systèmes DELIN [pour Décontaminateur à Liaison Intégrées] et les équipages des avions de combat.

Pour ces derniers, la DGA a lancé le programme EPPAC [pour Équipement de Protection pour Personnel d’Avion de Chasse], dont la réalisation a été confiée à la PME lyonnaire Ouvry.

Et, ce 7 janvier, la DGA a annoncé justement avoir notifité la première tranche relative à ces nouveaux équipements de protection NRBC. Les 50 premiers systèmes EPPAC seront livrés au cours du premier semestre 2020.

« Le risque NRBC ne cesse de croitre dans les zones de conflit, et la loi de programmation militaire 2019-2025 prévoit un renouvellement des capacités de protection des forces. Dans ce cadre, la DGA pilote le développement d’équipements spécifiques en collaboration avec l’armée de l’Air », explique-t-elle.

Le système EPPAC, qui sera « notamment utilisé par les Forces aériennes stratégiques dans le cadre de leur mission de dissuasion », a donc été conçu et réalisé par Ouvry, sous la maîtrise d’oeuvrage de la DGA et en lien avec le Centre d’expertise aérienne militaire [CEAM] de Mont-de-Marsan. Il se compose notamment de « différents éléments protégeant des agents chimiques : sous-vêtements portés sous la tenue de vol et cagoule ventilée portée sous le casque. »

Cela étant, dans son dossier de presse publié en 2019, Ouvry précise qu’il est « attributaire du marché de développement du système de protection individuelle respiratoire des pilotes de
chasse pour l’armée de l’Air française. Ce système comprend deux sous-ensembles « apportant confort en conditions extrêmes, fiabilité et adaptabilité. » Et l’entreprise d’ajouter : « Ouvry [en] assurera le MCO [Maintien en condition opérationnelle] ».

Photo : Ministère des Armées

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