Charlie Hebdo ne mésestime pas le « dévouement » des militaires qui se battent « au service de tous »

En publiant une série de cinq dessins satiriques sur la campagne de recrutement de l’armée de Terre en l’associant à la mort de 13 militaires français de l’opération Barkhane, au Mali, l’hebdomadaire Charlie Hebdo s’est attiré les critiques indignées du général Thierry Burkhard, lequel a adressé une lettre ouverte à Riss, son directeur.

« Le temps du deuil de ces familles a été sali par des caricatures terriblement outrageantes dont votre journal a assuré la diffusion », a ainsi affirmé le chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT], avant d’inviter, « avec sincérité et humilité », Riss à se joindre à l’hommage national qui sera rendu ce 2 décembre à ces 13 militaires, aux Invalides.

« Qu’avons-nous donc fait, soldats de l’armée de Terre, pour mériter un tel mépris? Qu’ai-je manqué moi-même, chef d’état-major de l’armée de Terre, dans l’explication du sens profond de notre engagement, pour qu’avec une telle désinvolture soient raillés ceux qui ont donné leur vie afin que soient justement défendues nos libertés fondamentales? », a également demandé le général Burkhard dans sa lettre ouverte adressée à Charlie Hebdo.

Le directeur de Charlie Hebdo a répondu au général Burkhard, via une lettre ouverte envoyée à l’AFP, dans laquelle il « exprime [ses] condoléances aux familles et aux proches endeuillés » et remercie le CEMAT pour son invitation à la cérémonie aux Invalides, « à laquelle [il] ne pourra cependant pas assister ».

« Nous savons que [la] mission [des soldats français] est difficile et qu’ils font face à des ennemis sans pitié. Ces dessins n’avaient pas pour but de douter de leur courage et de leur détermination », s’est ensuite justifié Riss, blessé lors de l’attaque de la rédaction de Charlie Hebdo par les frères Kouachi, le 7 janvier 2015.

Mais, a-t-il poursuivi, « notre journal se doit de rester fidèle à son esprit satirique, parfois provocateur », ce qui « ne signifie nullement qu’il mésestime le dévouement de ceux qui se battent pour défendre des valeurs au service de tous. » Et d’ajouter : « Nous tenions à vous le dire ainsi qu’aux familles des victimes. »

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