Burkina Faso : Une nouvelle attaque contre le convoi d’employés d’une société minière fait au moins 37 tués
Quelques heures après un déplacement de a ministre française des Armées, Florence Parly, à Ouagadougou, où elle a rencontré le président burkinabè, Roch Marc Christian Kaboré, pour s’entretenir du combat contre les groupes jihadistes qui sévissent au Sahel, le Burkina Faso a une nouvelle fois été le théatre d’une attaque terroriste particulièrement meurtrière.
En effet, dans la matinée du 6 novembre, un convoi de cinq bus transportant des employés burkinabè de la Société d’Exploration Minière en Afrique de l’Ouest [SEMAFO], dont le siège social est implanté à Montréal [Canada], a été visé par une attaque qualifiée de « complexe », à environ 40 km de la mine de Boungou.
« Des individus armés non identifiés ont tendu une embuscade à un convoi convoi transportant des travailleurs de la mine d’or Semafo sur l’axe Ougarou-Boungou. Le convoi, accompagné d’une escorte militaire, comptait cinq autobus transportant des employés burkinabés, des entrepreneurs et des fournisseurs », a ainsi indiqué le e colonel Saïdou Sanou, le gouverneur de la région de l’Est, via un communiqué.
Le véhicule militaire qui ouvrait la route a d’abord été visé par une mine ou un engin explosif improvisé. Le convoi étant bloqué, les assaillants ont alors tiré à l’arme légère sur les passagers pris au piège. Un premier bilan a fait étant d’au moins 37 tués et d’une soixantaine de blessés.
Une opération de ratissage de zone a ensuite été lancée par les forces de défense et de sécurité burkinabè.
« Le site de la mine Boungou demeure sécuritaire et nos opérations n’ont pas été affectées. Nous travaillons activement avec toutes les autorités concernées afin d’assurer la santé et la sécurité de nos employés, entrepreneurs et fournisseurs », a réagi la SEMAFO, avant d’exprimer « ses sympathies les plus sincères aux familles des victimes, ainsi que son soutien résolu aux forces de sécurité du Burkina Faso. »
Selon les explications fournies par la société canadienne, Boungou « est un gisement aurifère à haute teneur situé dans la région Est au sud-est du Burkina Faso. » La production commerciale du site a commencé le 1er septembre 2018. En outre, la SEMAFO développe quatre projets d’exploitation aurifère dans le pays.
Ce n’est pas la première fois que les environs de Boungou sont le théâtre d’attaques. En août 2018, un employé de la SEMAFO et un sous-traitant avaient été tués quand l’autobus qui les transportait avait été visé par des « bandits ». Quatre mois plus tard, une unité des forces burkinabè y fut attaquée alors qu’elles se trouvaient sur une route située à environ 40 km de la mine exploitée par le groupe canadien.
« Cela avait incité la minière à déployer des mesures supplémentaires – comme le transport de ses employés non burkinabè par hélicoptère – pour assurer la sécurité de son personnel », rappelle la Presse.
L’attaque du 6 novembre est la plus meurtrière qu’a connue le Burkina Faso depuis 2014, année où l’activité jihadiste a commencé à aller crescendo dans le pays.
La veille, cinq gendarmes et au moins cinq civils avaient perdu la vie lors d’un assaut contre le détachement de gendarmerie de Oursi [province de l’Oudalan, Nord]. « Après plusieurs heures d’échanges de tirs, les assaillants ont réussi à pénétrer dans le camp. Malheureusement on a perdu cinq gendarmes », a précisé une source sécuritaire.
Le 3 novembre, une autre attaque avait coûté la vie à Oumarou Dicko, le député-maire de la ville de Djibo [nord] ainsi qu’à trois autres personnes.
Plusieurs organisations jihadistes sont actives au Burkina Faso. Ainsi, Ansarul Islam s’est d’abord concentré sur la province du Soum, où une partie de la population a été sensible à son discours « social » rônant l’égalité entre les classes sociales et la remise en cause des chefferies coutumières », notait un rapport de l’International Crisis Group. Et il s’est rapproché du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM, lié à al-Qaïda] tout en gardant son indépendance.
L’État islamique dans le Grand Sahara [EIGS] est également actif au Burkina Faso, où il a revendiqué plusieurs attaques. « Celui-ci est bien implanté dans le septentrion de la région de l’Est, à cheval entre le Niger et le Burkina. Il contrôle la presque totalité des sites d’or de la zone », explique Mahamoudou Savadogo, chercheur sur les questions de l’extrémisme violent à l’Université Gaston Berger [Sénégal].
Selon lui, et au regard de leurs modes opératoires et de leurs cibles, les groupes jihadistes suivraient un agenda militaire et géographique étant donné que, avance-t-il, « ces groupes hétérogènes, bien structurés, se répartissent les tâches et les zones – ce qui les rend plus fluides et difficilement localisables » tout leur permettant de « mettre à rude épreuve les armées régulières, puisqu’ils élargissent au maximum le front du combat. » Et il est également possible qu’ils cherchent « à créer un couloir pour fluidifier et alimenter l’économie grise au sahel et dans le Sahara. »
La zone frontalière Burkina Faso / Mali est devenue en quelques années une zone de plus en plus pollué par les mouvement jihadistes et cette situation ne va pas en s’améliorant avec un gouvernement burkinabé n’a pas les moyens de lutter correctement.
La Force Sabre (les FS européennes) si elle voit bien le jour, il y a du pain sur la planche, elle aura a y aller tout comme le fait barkhane, (si modalité de mission autorisé), un nettoyage plus que nécessaire.
Les populations illettrées, naïvement et culturellement soumises à leur religion se font manipuler par les discours des extrémistes, qui les abusent en les manipulant et les culpabilisant, pour mieux les dominer par la suite…. Un maximum de dirigeants africains durant des décennies se sont avant tout préoccupés de recherche de pouvoir, de domination, et d’accumulation de richesses, que d’éduquer et d’instruire leur populations, laissant les habitudes comportementales familiales, sociales et culturelles perdurer sans limites. Résultat la surpopulation de l’Afrique, une émigration sans fin, des sociétés corrompues, appauvries, sans possibilité d’avenir constructif, et les tenants d’une idéologie mortifère cherchant le pouvoir sur tout cela.
On se demande même comment finissent toutes les subventions financière que notre beau pays verse au continent africain chaque années sans parler du coût de nos Opex que nous y faisons.
@ nimrodwing
Ce n’est pas perdu pour tout le monde, c’est certain !
Il y en a même qui se recyclent dans l’immobilier de luxe parisien.
http://bernardlugan.blogspot.com/2019/11/sahel-et-maintenant-que-faire.html
La vie ne vaut pas grand chose en Afrique
Et franchement, on en a marre de ces massacres aux quatre coins de ce gigantesque continent
foutez nous la paix avec ça , on s’en tape !
Ils sont nuls, archi nuls : même pas foutu d’organiser sérieusement la protection d’un convoi ! Et pourtant la société exploitante gagne beaucoup beaucoup de fric !!
Mais que tous les occidentaux se barrent de ce gigantesque merdier
C’est vrai qu’ils ne sont pas foutu d’exploiter eux même les formidables trésors de leur sous sol. Et c’est ce diable « d’Homme blanc » qui a tout inventé !
je ne sais pas pourquoi, mais je m’énerve……………….
J’ai mit à jour justement la fiche de cette société canadienne, ce n’est pas une multinationale tentatulaire ;
https://fr.wikipedia.org/wiki/SEMAFO
Au 31 décembre 2018 :
* Fonds propres : 122 millions USD
* Dettes : 117 millions de $
* Production : 244 600 onces d’or qui ont rapporté 110 millions de $
Le Burkina Fasso, « pays des hommes intègres », avait eu une chance de s’en sortir grâce au capitaine Sankara (voir sur Internet), mais comme toujours en Afrique il a été assassiné lors d’un coup d’état.
@ Raymond 75
Sankara est devenue une icône en Afrique.
https://youtu.be/rFAcOku_6tc
Pas certain en revanche que ses partisans aient autant de soutien financier que les terroristes.
Barkhane, c’est le videur de la boîte de nuit.
Les contrats juteux sont signés, mais contrairement à ce que bien des contributeurs africains stigmatise, ce n’est pas la france qui en profite…
http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2019/11/07/massacre-au-burkina-le-convoi-de-la-societe-miniere-tombe-da-20618.html
PS: l’attaque a commencé avec un IED qui a fait volé le vehicule « Bastion » des militaires accompagnant le convoi (puisqu’il y avait une polémique sur le VBL, il n’y a pas longtemps).
Personnellement, j’aurai bien aimé que les américains nous donnent quelques MRAP, comme ils le font avec certains de leurs aliiés au Levant, même si certains disent que ce sont des véhicules pas adaptés non plus…
Et les Buffalo sont toujours dans les hangars du 13ème RG depuis le retour d’Afstan…
Pour les américains un tel don est presque de l’aumône…
Personne ne s’était précipitait car le coût de transport de ces matériels est dissuasif. D’où les dons (en plus du proche orient, il y a eu la Pologne et la Croatie qui en ont bénéfcier).
http://www.opex360.com/2014/01/09/larmee-americaine-ne-conservera-quun-tiers-des-27-000-vehicules-mrap-acquis-pour-lirak-et-lafghanistan/
La France a refusé 100 MRAP aux conditions américaines.
http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2012/03/12/surplus-de-mrap-que-faire-de-la-plus-recente-icone-des-champ.html
Au levant, les forces spéciales se servent des Aravis et les 30 VPS 2 récemment livrés servent beaucoup.
https://lemamouth.blogspot.com/2019/07/deja-le-30e-et-dernier-vps-2-livre.html
http://www.opex360.com/2018/05/09/syrie-kurdes-forces-speciales-francaises-americaines-partageraient-meme-base-a-manbij/
En parlant de véhicule type MRAP, 29 Casspir devaient être livrés aux fama par notre voisin allemand (le sujet avait été évoqué ici même).
avez vous plus d’infos sur le sujet ?
@ nimrodwing
Dix Casspir livrés en mai et 19 en juillet 2019:
http://www.opex360.com/2019/07/19/lallemagne-livre-29-vehicules-blindes-dorigine-sud-africaine-aux-forces-armees-maliennes/
A la fin de l’article (+ gilets pare-balles, rangers et casques balistiques) :
https://www.bruxelles2.eu/tag/eutm-mali/
discuter de la qualité des véhicules est assez stérile…à véhicules plus protégés, l’adversaire pose des charges plus importantes.
@ Jyb
C’est important de « faire quelque chose » dans un régime d’opinion, l’oeil rivé sur les sondages et la tête aux prochaines élections.
Exemple :
Les belges ont acté que « vigilant guardian » ne sert à rien, au lieu de l’annuler, c’est divisé de moitié :
https://forcesoperations.com/belgique-loperation-vigilant-guardian-potentiellement-reduite-de-moitie/
https://defencebelgium.com/2019/10/26/la-defense-fait-passer-le-message-loperation-vigilant-guardian-doit-trouver-une-fin/
Les armées ne sont pas une priorité.
@Carin
Et voilà : on leur tape le sac de riz, ils nous tapent les pépites d’or… 😉
@Sam
Ils n’ont pas eu d’or… et c’est pas une entreprise française!
A noter que la France a fait livrer 34 pick up « Recamp » au Burkina Faso, justement pour sortir des pistes et éviter ainsi les éventuels IED:
http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2019/11/05/masstech-recamp-20615.html
http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2018/12/19/34-pick-up-pour-le-burkina-des-masstech-de-type-recamp-prets-19885.html
C’est moche. Vu l’activité des firmes canadiennes et australiennes dans la zone Sahel, peut-être que la France pourrait leur demander une petite participation économique ou militaire à l’opération Barkhane ou à la formation des armées locales…
@ Desty
On demande bien aux pays du Golfe de participer au financement du G5 Sahel.
Barkhane est sous-dimensionnée par rapport à ce qui lui est demandé :
https://youtu.be/AAIxI7Fc718
Pour le coup s’il y a une armée dans cette région où le soutien ne sera pas une perte de temps et d’argent, c’est celle du Burkina Faso.
Il n’ont pas ete tres efficace les soldats de haute-volta face a une poignée de bergers peuls appartenant a al-mourabitoune en 2016. Heureseument que les FS etaient la sinon le bilan aurait ete encore pire
prédictibilité : mettre un calque sur les zones de djihado terrorisme et les voies de circulations interlopes (trafiquants et braconniers) tombées anciennement en désuétude. On peut s’interroger sur la véritable finalité de l’attaque des mineurs.
@ jyb
Peut-être un message pour un racket ultérieur ?
En tout cas, niveau trafic, il y a du monde sur la fréquence :
https://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/mali/lorganisation-des-filieres-de-drogue-dans-le-sahel_3071575.html
https://www.cairn.info/revue-herodote-2011-3-page-125.htm
Mali, Burkina, pays d’or.
La canadienne SEMAFO exploite les mines d’or du Burkina, dont les filons sont très prometteurs.
Les djihadistes cherchent sans doute à s’approprier une partie des flux au sein de l’économie grise des trafics, pour mieux en contrôler les revenus.
Elargissement de la stratégie djihadiste?, qui ne s’attaque plus simplement aux symboles du pouvoir (l’armée) en confrontation directe, mais n’hésite plus à s’attaquer aussi aux symboles de l’économie de ces pays.
@ vrai_chasseur
C’est vrai que ça peut aussi être un coup de griffe à la concurrence:
http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2019/11/08/massacre-au-burkina-de-l-or-du-plomb-et-du-sang-20623.html